NATIONS UNIES, 29 mars (Reuters) - La Russie a menacé plusieurs pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale de prendre des mesures de rétorsion à leur encontre s'ils votaient en faveur d'une résolution adoptée cette semaine par l'Assemblée générale des Nations unies invalidant la sécession de la Crimée, a-t-on appris vendredi de sources diplomatiques.

Ces informations surviennent après que la Russie eut accusé l'Occident de "pressions éhontées allant jusqu'au chantage politique et aux menaces économiques" afin de convaincre les pays membres des Nations unies de soutenir cette résolution adoptée par 100 voix pour, 11 contre et 58 abstentions, certains pays n'ayant pas pris part au scrutin.

Selon des diplomates onusiens, qui s'exprimaient sous le sceau de l'anonymat par peur d'être visés par des représailles russes, les cibles des pressions russes comprenaient la Moldavie, le Kirghizistan et le Tadjikistan ainsi qu'un certain nombre de pays africains.

Un porte-parole de la délégation russe aux Nations unies a rejeté ces accusations. "Nous n'avons jamais menacé quiconque, nous avons juste expliqué la situation", a-t-il dit.

Selon les diplomates, les menaces russes n'étaient pas explicites, mais on leur a fait comprendre qu'en cas de soutien à la résolution, la Russie pourrait prendre des mesures de rétorsions, comme l'expulsion des travailleurs migrants, la suspension des livraisons de gaz ou de leurs exportations vers la Russie. (Louis Charbonneau, Nicolas Delame pour le service français)