KIEV/MOSCOU (Reuters) - Des bombardements russes ont frappé lundi des quartiers résidentiels de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, cinq jours après le début de l'invasion russe qui a déclenché une série de sanctions diplomatiques et économiques à l'encontre de Moscou.

Des responsables ukrainiens ont déclaré que les attaques contre Kharkiv avaient fait des victimes civiles, notamment des enfants.

L'Union européenne a instauré des sanctions contre des représentants et des oligarques russes, certains des pays membres appelant l'Union à entamer des discussions sur l'adhésion de l'Ukraine.

Le président ukrainien Volodimir Zelenski a réclamé lundi une procédure spéciale visant une adhésion immédiate de l'Ukraine à l'Union européenne.

Le président russe Vladimir Poutine n'a de son côté montré aucune intention de remettre en question l'invasion de l'Ukraine, déclenchée jeudi dernier, et a qualifié l'Occident "d'empire du mensonge" avant d'annoncer des mesures visant à consolider le rouble.

POURPARLERS ET SANCTIONS OCCIDENTALES

Des représentants ukrainiens et russes se sont retrouvés lundi à la frontière biélorusse pour discuter d'un éventuel cessez-le-feu en Ukraine.

Après quelques heures de discussions "difficiles", selon le responsable ukrainien Mikhaïlo Podoliak, les délégations sont rentrées dans leurs capitales respectives pour des consultations avant de nouveaux échanges.

L'Ukraine a déclaré vouloir négocier un cessez-le-feu immédiat. Le Kremlin n'a pas souhaité faire de commentaire sur ses objectifs.

"La partie russe a malheureusement une vision très biaisée du processus destructeur qu'elle a initié", a écrit sur Twitter Mikhaïlo Podoliak.

Le responsable russe Vladimir Medinski a déclaré aux journalistes: "Le plus important est que nous sommes convenus de continuer à négocier."

Les pays occidentaux ont dévoilé de nouvelles sanctions contre la Russie et commencé à mettre en oeuvre celles qui avaient été annoncées ces derniers jours, dont l'exclusion de plusieurs banques russes du réseau interbancaire SWIFT ainsi que des sanctions ciblant les réserves en devises de la banque centrale placées à l'étranger.

Ces mesures sans précédent adoptées ce week-end par l'Union européenne et lundi par les Etats-Unis ont fait chuter le rouble à un plus bas historique face au dollar. La Bourse de Moscou est restée fermée lundi tandis que la banque centrale russe relevait en urgence de 9,5% à 20% son taux directeur pour tenter d'endiguer la fuite des capitaux.

Les Etats-Unis ont annoncé l'expulsion de douze diplomates russes aux Nations unies pour des raisons de sécurité nationale, décision que la Russie a qualifiée d'"hostile".

(Reportage Aleksandar Vasovic à Kiev; Natalia Zinets, Matthias Williams et Pavel Polityuk à Lviv; Alan Charlish à Medyka, Fedja Grulovic à Sighetu Marmatiei, Stephanie Nebehay et Emma Farge à Genève; and les rédactions de Reuters, notamment à Moscou, rédigé par Simon Cameron-Moore, Nick Macfie, Angus MacSwan et Rami Ayyub; version française Camille Raynaud)