L'adjudication aura lieu dans le cadre d'un nouveau système d'enchères pour l'achat et la vente de dollars, annoncé samedi et visant à protéger les réserves du pays en devises étrangères, qui ont chuté pour atteindre un niveau qualifié officiellement de "critique".

Dans le cadre de ce nouveau régime, sur lequel la banque centrale a donné plusieurs détails dimanche, les établissements égyptiens ne pourront pas à long terme détenir plus de 1% de leur capital en dollars.

L'acquisition de devises étrangères par des particuliers sera en outre taxée à hauteur de 1 à 2% et les entreprises ne pourront pas retirer plus de 30.000 dollars par jour.

Les soubresauts politiques qui ont agité le pays à partir de fin novembre ont amené de nombreux Egyptiens à changer leurs livres en dollars américains par crainte d'une dévaluation ou de l'instauration par le gouvernement d'un contrôle des capitaux.

La Banque centrale a puisé plus de 20 milliards de dollars dans ses réserves en devises étrangères pour soutenir le cours de la livre égyptienne depuis la "révolution du Nil", qui a renversé en février 2011 le président Hosni Moubarak et fait fuir investisseurs et touristes étrangers.

Les réserves ont chuté de 448 millions de dollars en novembre pour s'établir à 15,05 milliards de dollars, tout juste suffisant pour assurer trois mois d'importations.

L'Egypte a obtenu en novembre l'accord préliminaire du Fonds monétaire international pour l'octroi d'un prêt de 4,8 milliards de dollars, mais l'accord définitif a été repoussé à janvier 2013 après la décision du Caire de suspendre l'application d'une série de hausses d'impôts. ?

Patrick Werr, Jean-Loup Fiévet et Julien Dury pour le service français