La banque centrale du Maroc a maintenu son taux d'intérêt de référence à un niveau historiquement bas de 1,5 % mardi, déclarant que sa politique monétaire était accommodante et cohérente avec les perspectives économiques.

La prévision d'inflation a été révisée à la hausse à 1,4% en 2021 et à 2,1 l'année prochaine, a déclaré la banque dans un communiqué à la suite de sa réunion trimestrielle, citant l'impact de l'inflation importée sur les prix des denrées alimentaires et des carburants.

La croissance rebondira à 6,7 % en 2021 après une contraction de 6,3 % l'année dernière, grâce à une campagne de vaccination, à des stimuli fiscaux et monétaires et à une meilleure récolte, a déclaré la banque.

Le Maroc est le pays le plus vacciné d'Afrique, ayant inoculé 22,8 millions de personnes avec deux injections sur une population d'environ 36 millions d'habitants. Il a introduit des injections de rappel.

Dans l'hypothèse d'une récolte céréalière moyenne, la croissance du PIB devrait ralentir à 2,9 % en 2022 et à 3,4 % en 2023 en raison des incertitudes entourant la pandémie et les mesures restrictives potentielles qui pourraient être prises pour la contenir.

Le Maroc a fermé ses frontières au trafic de passagers depuis le 29 novembre en raison de la variante Omicron, frappant durement le secteur vital du tourisme.

Les envois de fonds des Marocains de l'étranger devraient atteindre le chiffre record de 95 milliards de dirhams (10 milliards de dollars) cette année, dépassant les recettes du tourisme qui devraient s'élever à 33,1 milliards de dirhams, soit une baisse de 9,2 % par rapport à l'année dernière.

Les importations continuant à dépasser les exportations dans un contexte d'augmentation de la facture énergétique, le déficit des comptes courants se creuserait pour atteindre 2,5 % du PIB cette année, contre 1,5 % l'année dernière.

Les réserves de change du Maroc passeraient de 330,4 milliards de dirhams (35,7 milliards de dollars) cette année à 341,6 milliards en 2022 et 345,7 milliards en 2023, sur la base des plans d'emprunt extérieur du Trésor.

Le déficit budgétaire passerait de 6,9 % du PIB cette année à 6,3 % en 2022 et à 5,8 % en 2023. (Reportage d'Ahmed Eljechtimi ; Rédaction de Jon Boyle et Ed Osmond)