Néanmoins, RTE a déclaré qu'il était nécessaire de maintenir un niveau de vigilance élevé en cas de vague de froid de plusieurs jours consécutifs, de faible production éolienne ou de forte baisse de la disponibilité nucléaire.

Le groupe a ajouté que ces facteurs pouvaient conduire à des perturbations industrielles, et que la certitude que cela se produise serait accrue si ces facteurs se produisaient en même temps, mais il a souligné qu'il ne s'agissait pas de situations de black-out impliquant une perte généralisée d'électricité.

Le programme de maintenance actuel permet désormais d'arrêter entre 9 et 13 réacteurs au cours du mois de février selon les semaines, soit pour une maintenance standard, soit suite à l'identification de défauts de corrosion supplémentaires, a indiqué RTE.

Ce nombre devrait augmenter en mars pour atteindre entre 12 et 19 réacteurs.

La capacité de production d'électricité nucléaire devrait être d'environ 50 gigawatts (GW) au début du mois de février, puis devrait tomber entre 46 et 38 GW à la fin du mois, a déclaré RTE.

RTE précise que les trois réacteurs de 900 mégawatts (MW) qui devraient être remis en service en mars feront l'objet d'une "attention particulière", car six autres réacteurs devraient être mis en maintenance au cours du mois de février.

En janvier, le parc nucléaire a atteint son niveau le plus bas, avec une moyenne d'environ 48 GW de capacité disponible pour le mois.

La faible disponibilité combinée à des températures froides a conduit à une situation où la France a été un importateur d'électricité presque constant, mais il n'y a pas eu de tension sur l'équilibre entre l'offre et la demande.

La France est généralement un exportateur net d'électricité.

Le groupe EDF, contrôlé par l'État, et l'ASN, l'autorité de sûreté nucléaire française, devraient mettre en œuvre une stratégie pour contrôler la corrosion qui a entraîné l'arrêt de cinq réacteurs nucléaires, ce qui aura des conséquences en termes d'approvisionnement au-delà de cet hiver, a ajouté RTE.

L'effet des arrêts sera signalé dans les prochaines analyses saisonnières et les prévisions de bilan, a déclaré RTE.

Les arrêts des cinq réacteurs mis à l'arrêt suite à la détection de défauts de soudure ont été prolongés à la mi-janvier.

La demande industrielle et domestique est restée stable par rapport à la première moitié de l'hiver, malgré les prix élevés du marché, a déclaré le gestionnaire de réseau.

La demande reste inférieure au niveau observé avant la crise COVID-19, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, grâce aux mesures de protection des consommateurs mises en œuvre depuis l'automne, le prix de l'électricité facturé aux consommateurs est l'un des plus bas d'Europe, indique RTE.

Suite à un décret, la durée maximale de fonctionnement des centrales à charbon a été portée à environ 1 000 heures sur les deux premiers mois de l'année 2022 pour pallier les déficits d'approvisionnement.

Au 2 février, les unités concernées ont déjà fonctionné entre 390 et 470 heures, selon les données de RTE.

RTE indique que l'offre d'hydroélectricité est bonne et proche des moyennes historiques, malgré une forte sollicitation des installations au cours du mois de janvier.