Les procureurs estiment que le suspect Gibril Massaquoi, âgé de 53 ans, qui nie tout acte répréhensible, a assassiné, violé et mutilé des civils alors qu'il occupait un poste élevé au sein du Revolutionary United Front (RUF).

Le RUF est un groupe d'insurgés qui a combattu en Sierra Leone, mais aussi au Liberia, pour le compte de son ex-président Charles Taylor.

L'année dernière, Massaquoi, qui vit en Finlande depuis de nombreuses années, a été acquitté de tous les chefs d'accusation par un tribunal finlandais de première instance. Le tribunal a déclaré qu'un doute important subsistait quant à sa participation aux actes présumés en raison de la modification des témoignages.

Mais les procureurs ont porté l'affaire devant la cour d'appel de Turku, dont les membres se rendront au Liberia et en Sierra Leone pour réentendre les témoins dans les mois à venir, a indiqué la cour.

Le Liberia a connu des conflits qui ont fait quelque 250 000 morts entre 1989 et 2003, date à laquelle Taylor, qui avait pris le pouvoir à la suite d'un coup d'État ayant déclenché la rébellion, s'est retiré.

Des milliers de personnes ont été mutilées et violées au cours de combats impliquant des combattants drogués et des enfants soldats enrôlés par les seigneurs de la guerre.

En 2013, Taylor a été condamné à 50 ans de prison pour crimes de guerre par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone de La Haye, soutenu par l'ONU.

En novembre, un tribunal français a condamné l'ancien commandant rebelle libérien Kunti Kamara à la prison à vie pour les atrocités commises pendant la première guerre civile au Libéria.

L'affaire Massaquoi est la deuxième affaire de crime de guerre international dont s'occupe la Finlande, après qu'un ancien pasteur rwandais, François Bazaramba, a été condamné à la prison à vie en 2012 pour avoir participé au génocide dans son pays natal en 1994.

Le tribunal de Turku espère conclure l'affaire en juin.