Le monde risque une augmentation dangereuse des émissions à l'origine du changement climatique en raison de la guerre en Ukraine si le gaz russe est remplacé par du charbon, a averti le géant mondial des indices boursiers MSCI dans un rapport publié mardi.

Dans le scénario le plus extrême, 800 millions de tonnes d'équivalent dioxyde de carbone pourraient être libérées en seulement un an si l'Europe devait remplacer toutes les importations de gaz russe par du charbon.

Cela pourrait compromettre les efforts visant à limiter le réchauffement de la planète à moins de 2 degrés Celsius.

"Une "bosse" dans les émissions aujourd'hui signifie soit le dépassement de cette limite, soit la nécessité de réduire les émissions plus rapidement et plus fortement demain", a écrit MSCI dans un rapport sur l'impact de la guerre Russie-Ukraine sur les investissements verts.

La Russie est un important fournisseur de gaz, de pétrole et de charbon à l'Union européenne. Son invasion de l'Ukraine et les sanctions de l'Union à l'encontre de Moscou ont provoqué une forte hausse des prix.

Cela a incité certains pays à demander un assouplissement des plans de l'UE visant à éliminer progressivement l'utilisation du charbon, mais le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, a déclaré mardi que l'UE ne se laisserait pas détourner de son objectif de s'éloigner des combustibles fossiles.

S'en tenir aux politiques de l'UE en faveur du climat d'avant la guerre, a prévenu MSCI, nécessiterait un engagement en faveur de mesures politiquement délicates, telles que le financement accru des énergies renouvelables, la réduction de la consommation d'énergie et le redémarrage des centrales nucléaires.

Si les investisseurs ne peuvent pas influencer un détournement rapide des bénéfices énergétiques vers les énergies renouvelables, les gouvernements doivent intervenir, a ajouté MSCI.

"Ils peuvent influencer l'endroit où les bénéfices exceptionnels des entreprises énergétiques sont réinvestis .... Sans un plan délibéré de réinvestissement, les gouvernements peuvent intervenir pour taxer les bénéfices exceptionnels afin de financer les énergies renouvelables."