Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 2,8% en rythme annualisé sur la période juillet-septembre, sa meilleure performance depuis le troisième trimestre 2012, après 2,5% au deuxième trimestre de cette année, a annoncé le département du Commerce.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un taux de croissance annualisé de 2,0%, leurs estimations s'échelonnant de 1,2% à 3,0%.

Les stocks des entreprises ont contribué à la croissance à hauteur de 0,83 point de pourcentage. En excluant les stocks, la croissance est ramenée à 2,0% annualisés après 2,1% sur avril-juin.

La croissance de la consommation des ménages et celle de l'investissement des entreprises ont nettement ralenti, à 1,5% et 1,6% respectivement, un mouvement qui valide a posteriori la décision de la Réserve fédérale de maintenir ses achats d'obligations à 85 milliards de dollars (63,5 milliards d'euros) par mois.

Les perspectives de croissance des Etats-Unis restant faibles, une réduction de ces achats, destinés à assurer le maintien de taux d'intérêt bas sur les marchés, n'est plus attendue avant l'an prochain.

"La Fed sait bien comment est calculé le PIB et elle va prendre acte de la tendance à la modération, qui est plus marquée que ce que suggère le chiffre global", explique Sam Bullard, économiste senior de Wells Fargo Securities.

"Elle prendra ça en considération. Cela ne change rien aux prévisions du marché pour le PIB du quatrième trimestre et pour les perspectives d'évolution de la politique de la Fed."

LE "SHUTDOWN" PÈSERA AU QUATRIÈME TRIMESTRE

Le ralentissement de la consommation s'explique en partie par la faiblesse de la demande d'énergie, l'été ayant été plus frais que les précédents. Mais le détail des statistiques montre aussi que la croissance du revenu disponible a ralenti à 2,5% au troisième trimestre et que le taux d'épargne a augmenté à 4,7%.

Le ralentissement de l'investissement des entreprises s'explique entre autres par la baisse des achats d'équipements, la première depuis un an.

Au premier semestre, l'économie américaine a enregistré une croissance de 1,8% en rythme annualisé, freinée par les mesures de réduction du déficit budgétaire.

Pour le quatrième trimestre, les économistes s'attendaient initialement à une accélération de la reprise mais le "shutdown", la fermeture pendant 16 jours en octobre de la plupart des administrations fédérales pour cause de blocage au Congrès sur le budget et la dette, risque fort d'avoir pesé sur l'activité.

Le PIB de juillet-septembre a aussi bénéficié d'une moindre croissance des importations, qui a limité le déficit commercial mais souligne aussi la faiblesse de la demande intérieure.

Parallèlement, les dépenses publiques ont augmenté pour la première fois depuis un an.

Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat

par Lucia Mutikani