Madrid (awp/afp) - Le PIB de l'Espagne a progressé de 2,5% en 2018, un ralentissement attendu après les 3% réalisés en 2017, et légèrement moins que les 2,6% qu'espérait le gouvernement, selon les données provisoires officielles publiées jeudi.

Il s'agit du plus faible taux de croissance enregistré depuis les 1,4% de 2014.

L'Espagne a abaissé début janvier sa prévision de croissance pour 2019 à 2,2%, contre 2,3% auparavant.

Le ralentissement de la croissance était attendu par la Banque centrale et le Fonds monétaire international (FMI) qui prévoyaient tous deux 2,5% de PIB. Le nouveau gouvernement socialiste de Pedro Sanchez tablait, lui, sur 2,6%.

"Il est normal, dans un cycle économique, qu'après le pic atteint en 2015, la croissance soit progressivement plus modérée", a commenté la ministre de l'Economie Nadia Calviño à la radio Onda Cero, relevant qu'il y avait eu "une accélération de la croissance" au dernier trimestre 2018.

Au quatrième trimestre, la croissance a été de 0,7%, supérieure d'un dixième de point de pourcentage à celle du trimestre précédent, a indiqué l'Institut national des statistiques.

"Ces taux continuent à être très supérieurs à ceux des pays de notre entourage et à la moyenne communautaire", a souligné la ministre, alors que la croissance en zone euro a ralenti en 2018 à 1,8%.

Elle a assuré que l'important était que l'Espagne ait "une économie qui crée de l'emploi", avec une augmentation en un an de 463.000 postes de travail (équivalent temps plein).

La croissance a été tirée par la demande intérieure, et notamment la consommation des ménages. La demande externe en revanche a connu une évolution négative (-0,4%), de cinq dixièmes de point inférieure à celle de 2017.

Le gouvernement de Pedro Sanchez est au pouvoir depuis juin après avoir renversé par une motion de censure le conservateur Mariano Rajoy.

Mme Calvino avait attribué le 10 janvier la révision à la baisse de la prévision de croissance 2019 au blocage exercé au Sénat par la majorité de droite qui oblige le gouvernement à limiter le déficit public à 1,3% du PIB cette année au lieu des 1,8% qu'il souhaitait.

Très minoritaire avec 84 sièges de députés sur 350, le gouvernement socialiste peine à faire adopter son budget anti-austérité pour 2019 - négocié avec Podemos (gauche radicale) - faute de parvenir à obtenir les votes nécessaires des partis indépendantistes catalans.

"Je suis assez convaincue que le budget va être adopté", a cependant dit la ministre, faisant valoir qu'il était marqué à la fois par la discipline budgétaire et un ensemble de mesures sociales.

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