par Edward Krudy

Quant aux résultats de sociétés, dont la "saison" bat son plein, ils ont jusqu'à présent dans l'ensemble dépassé les prévisions des analystes sans difficulté.

Les investisseurs espèrent que cela continuera la semaine prochaine avec des poids lourds tels qu'Exxon Mobil ou United Parcel Service, ce qui serait une manière d'apaiser quelque peu le sentiment voulant que le risque politique soit croissant.

"Il y a beaucoup de soucis vis-à-vis de la dette souveraine dans pas mal de pays, en particulier dans la zone euro", dit David Lutz (Stifel Nicolaus Capital Markets).

La semaine sera également chargée en indicateurs, dont le plus important sera une fois de la plus la statistique de l'emploi, publiée vendredi à 13h30 GMT.

Les économistes prévoient 5.000 créations d'emplois en janvier. Les marchés le prendront sans doute très mal si cet indicateur livre une mauvaise surprise, après le bond inattendu des pertes d'emploi de décembre.

Cinq-cent sociétés américaines environ ont publié leurs comptes trimestriels jusqu'à présent et 73% ont battu le consensus. Ce pourcentage était de 68% les deux trimestres précédents, selon des données de Bespoke Investment Group.

Cet aspect microéconomique positif ne s'est pas traduit en actes sur le marché boursier toutefois.

Les statistiques de Bespoke Investment Group montrent qu'en moyenne l'action d'une société qui a battu le consensus n'a progressé que de 0,8%, à comparer à un recul de 2,9% pour celle qui a raté le consensus.

Il se peut que le marché boursier ait déjà pris en compte le fait que les résultats du quatrième trimestre seront bons, alors que lors des trimestres précédents, il avait amplement salué ce fait, ce qui s'était traduit par un bond de plus de 66% sur ses plus bas de l'an passé.

"L'économie ne montre aucun signe de reprise qui s'auto-entretienne", commente David Wright (Sierra Core Retirement Fund), pensant que la Bourse a entamé un cycle baissier qui risque d'être "prolongé et profond".

Dans les faits, l'indice Standard & Poor's 500 a perdu 3,7% en janvier, le Dow Jones 3,5% et le Nasdaq Composite 5,4%.

Une tradition veut que janvier soit un bon indicateur de ce que sera la tendance de l'année, tradition qui est vérifiée dans le Stock Trader's Almanac. Auquel cas, la prédiction de David Wright serait donc vérifiée.

L'indice ISM manufacturier de janvier, publié lundi, donnera un premier éclairage sur la question de savoir si la robuste croissance américaine du quatrième trimestre (+5,7% annuels) suivra au moins un rythme soutenu même si elle n'égale pas cette performance par la suite.

Il est attendu à 55,2 et attesterait donc d'une croissance du secteur industriel six mois d'affilée.

Il sera suivi deux jours plus tard par l'indice ISM des services, qui, à 51 prévu, renouerait donc en croissance après avoir été à la peine durant le dernier trimestre de 2009.

Wilfrid Exbrayat