Le taux d'utilisation des ressources va probablement rester inférieur à la normale pendant encore quelques temps ce qui devrait contribuer à contenir l'inflation, souligne Elizabeth Duke, gouverneur de la Fed, dans un discours préparé en vue de sa participation à une conférence économique à Raleigh en Caroline du Nord.

"Dans l'environnement actuel, le FOMC estime toujours que les conditions économiques nécessitent des taux exceptionnellement bas pour les fonds fédéraux pendant une période prolongée", explique-t-elle en faisant référence à l'organe de décision de la Fed, le Federal Open Market Committee.

"Ce type de politique accommodante est nécessaire pour permettre à terme un retour à des niveaux d'activité réelle et de chômage plus satisfaisants dans le contexte d'une stabilité des prix", ajoute-t-elle.

La responsable de la Fed a souligné que les dernières statistiques sur la production industrielle et les dépenses des ménages laissaient penser que l'activité économique avait continué à se redresser à un "rythme solide" au cours des derniers mois de l'année 2009.

"Je m'attends à voir une reprise modérée continue de l'activité économique en 2010 soutenue par la poursuite de la guérison des marchés financiers et par une politique monétaire accommodante", prédit-elle.

Elizabeth Duke a toutefois insisté sur les difficultés persistantes du marché immobilier américain, plombé par un nombre élevé de saisies et un accès difficile au crédit pour les promoteurs et les ménages.

Les prêts sont également difficiles à obtenir pour les entreprises, a-t-elle ajouté, en indiquant que ses prévisions de croissance seraient fonction du niveau de redressement des marchés financiers et d'amélioration de l'accès au crédit.

En outre, les entreprises vont hésiter avant d'embaucher à nouveau du personnel, a-t-elle expliqué, car les pressions pour contrôler les coûts et gagner en efficacité devraient rester fortes tant que la reprise ne se sera pas solidement installée.

"Par conséquent, je m'attends à ce que les entreprises commencent à réembaucher cette année mais elles devraient le faire de manière prudente afin de conserver leurs économies de coûts et leurs gains d'efficacité", a-t-elle dit.

"Même si le taux de chômage devrait commencer à reculer cette année, il devrait rester élevé par rapport à la moyenne habituelle", a-t-elle ajouté.

David Lawder, version française Gwénaelle Barzic