BRUXELLES, 13 février (Reuters) - La force militaire de 500 hommes que l'Union européenne a décidé d'envoyer en Centrafrique cherchera à obtenir des résultats rapides en créant une zone de sécurité à Bangui, la capitale, a déclaré jeudi son chef, le général français Philippe Pontiès.

L'"Eufor RCA" aura six mois, une fois qu'elle sera opérationnelle, pour améliorer la sécurité sur place aux côtés de la force française Sangaris et des soldats de la paix africains de la Misca.

"Nous devons obtenir très rapidement des résultats visibles", a souligné le général Pontiès lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Au lieu de se disperser, et tenant compte de ses effectifs, l'Eufor RCA concentrera donc ses efforts sur une zone limitée de Bangui, a-t-il ajouté.

"Le but est d'établir dans notre secteur d'opérations une sorte de zone de sécurité où les gens pourront se sentir à l'abri."

Il s'agira notamment d'assurer la sécurité dans le secteur de l'aéroport international, près duquel plus de 100.000 réfugiés vivent dans des conditions dramatiques.

La France a envoyé en décembre dernier 1.600 soldats en Centrafrique, dans le cadre de la mission Sangaris, pour aider les 5.000 hommes de l'Union africaine à mettre fin aux affrontements entre les ex-miliciens de la Séléka et les "anti-balakas" chrétiens.

Répondant aux demandes du président français François Hollande, l'UE a ensuite décidé d'envoyer une force, décision prise avec une rapidité inhabituelle quand il s'agit d'engagement militaire.

Les responsables européens espèrent que les premiers éléments de l'Eufor RCA pourront être à Bangui le mois prochain.

Le général Pontiès, qui s'est rendu sur place la semaine dernière, a jugé la situation dans la capitale centrafricaine "généralement calme mais très tendue, instable et imprévisible".

Le coût de l'opération européenne est estimé à 26 millions d'euros.

Lors d'une réunion jeudi à Bruxelles, six pays - leurs noms n'ont pas été précisés - ont offert une contribution "substantielle" en soldats ou en policiers, a-t-on appris de source diplomatique. L'Estonie et la Géorgie - ce dernier pays ne fait pas partie de l'UE - ont également proposé de participer.

Le Canada, la Géorgie, la Norvège, la Serbie, la Turquie et les Etats-Unis étaient également représentés jeudi à Bruxelles.

Une autre réunion se tiendra fin février. (Adrian Croft, Guy Kerivel pour le service français)