La lutte contre l'inflation n'est pas terminée aux Etats-Unis, estime Pictet AM
L'inflation des biens a rapidement chuté à 0,1% en décembre, retrouvant son niveau prépandémie, après que "la réouverture des économies a permis de restaurer les chaînes de production et de réorienter une partie de la demande de biens vers les services". En revanche la hausse des coûts salariaux entraîné une inflation des services à plus de 7% en février 2023, redescendue à 5,3% en décembre, soit deux fois plus que son niveau "normal".
Hervé Thiard demande de distinguer les prix des services en deux catégories. D'une part les coûts du logement, "largement basés sur une estimation de ce que les propriétaires paieraient s'ils étaient locataires", "tendent à être en retard sur l'évolution réelle des loyers du marché ", ce qui rend cette mesure "peu pertinente" pour les autorités monétaires et les marchés financiers.
D'autre part les prix des services hors loyers, qui sont "très dépendants des coûts du travail". Or l'inflation des salaires reste élevée et "au-delà de la zone de confort de 2,5%, compatible avec une normalisation de l'inflation des servicess. Le risque persiste donc que les entreprises répercutent ces hausses de coûts sur les consommateurs.
La croissance des dépenses de consommation de services reste bien supérieure au rythme compatible avec une normalisation de l'inflation des services. "Tant que la demande pour les services reste élevée, il est difficile d'entrevoir une baisse de l'inflation du prix des services hors loyers".
"La lutte contre l'inflation n'est donc certainement pas terminée", conclut Hervé Thiard, jugeant que "l'incertitude quant à son évolution" devrait inciter la Fed à "éviter de baisser ses taux trop tôt ou de manière trop agressive".
![optionfinance logo](/images/aof.gif)