LILLE, 3 octobre (Reuters) - La maire Les Républicains de Calais a annoncé lundi avoir pris un arrêté visant à suspendre les travaux du mur censé empêcher l'intrusion de migrants sur la rocade aux abords du camp qui doit bientôt être démantelé.

Son arrêté n'est toutefois pas suspensif et la préfecture a déjà annoncé qu'elle entendait poursuivre les travaux, qui ont commencé le 20 septembre.

"J'ai pris un arrêté interruptif des travaux de construction du mur aux abords de la rocade portuaire", écrit lundi Natacha Bouchart dans un communiqué.

Elle avait annoncé vouloir prendre cette mesure dès le 23 septembre dernier.

Le mur doit être érigé sur quatre mètres de haut et protéger la rocade portuaire sur plus d'un kilomètre.

Dans son "arrêté interruptif de travaux contre l'édification d'un mur anti-intrusion", la maire LR explique qu'il est construit sans autorisation préalable sur un terrain municipal.

D'après elle, "les travaux portent une atteinte grave au site en raison de leur ampleur" et sont de nature "à entraîner un risque pour la sécurité".

Le démantèlement du camp de Calais doit débuter "dans les prochaines semaines", a indiqué dimanche le Premier ministre Manuel Valls.

Les défenseures des enfants britannique et française ont appelé lundi le gouvernement français à assurer, d'ici là, la protection des enfants qui y résident. Dans un communiqué commun, elles rappellent que "lorsque la zone nord du camp a été détruite au début de cette année, 129 enfants ont disparu."

Entre 7.000 et 10.000 personnes - selon les autorités et les associations humanitaires - vivent dans des conditions difficiles dans le campement installé le long de la rocade portuaire de Calais. (Pierre Savary, édité par Chine Labbé)