par Richard Cowen et Emily Kaiser

Interrogés par Reuters, 29 sénateurs se sont engagés à voter en faveur de sa reconduction ou penchent en ce sens tandis que 17 d'entre eux y sont totalement défavorables ou enclins à voter contre la confirmation de Ben Bernanke.

Une majorité qualifiée de 60 voix est nécessaire sur le total des 100 sièges que compte la chambre haute du Congrès pour ne pas être bloqué par les manoeuvres d'obstruction de certains sénateurs.

Ce résultat semblait garanti jusqu'à la fin de la semaine dernière, lorsqu'une poignée de sénateurs, dont deux démocrates, ont déclaré qu'ils ne soutiendraient pas l'actuel patron de la Fed en raison de la façon dont il a géré le renflouement des banques.

L'ENJEU DES ÉLECTIONS DE MI-MANDAT

Ces incertitudes ont fait reculer les marchés boursiers vendredi. Les signes qui plaident désormais en faveur de son maintien ont eu lundi l'effet inverse et faisaient légèrement rebondir Wall Street.

Le président Barack Obama a contacté samedi les chefs de file démocrates au Sénat et la Maison blanche a dépêché ses conseillers dimanche afin de rallier des soutiens.

Le premier mandat de quatre ans de Ben Bernanke expire dimanche prochain. Si sa reconduction n'est pas confirmée d'ici-là, le vice-président de la Fed, Donald Kohn, pourrait assurer l'intérim.

Le chef de file de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a estimé lundi qu'un vote se tiendrait vraisemblablement d'ici la fin de la semaine pour confirmer la nomination de Ben Bernanke.

Côté républicain, John McCain a déclaré lundi qu'il voterait contre la reconduction de Ben Bernanke à son poste.

Le sénateur de l'Arizona et candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2008 a dit que s'il appréciait les services rendus par Ben Bernanke à la tête de la Fed, il estimait "qu'il devait être comptable d'une grande partie des décisions qui ont contribué au séisme financier."

"C'est pourquoi je prévoit de m'opposer à la reconduction de Ben Bernanke pour un nouveau mandat au poste de président de la Fed."

Un vote pourrait avoir lieu dès mercredi mais la date n'a pas encore été fixée officiellement.

Lors du scrutin, les parlementaires ne manqueront pas d'égratigner à nouveau le patron de la Fed pour sa gestion de la crise financière alors qu'une partie de la population n'accepte toujours que des milliards de dollars aient été dépensés pour sauver les banques.

Version française Gwénaelle Barzic et Nicolas Delame