Beaucoup d'investisseurs s'inquiètent des effets du « fiscal cliff » (les exemptions fiscales temporaires prenant fin à la fin de l'année 2012) sur l'économie américaine, craignant un retour de la récession, observe Sebastian Radcliffe, gérant du fonds Jupiter GF North American Equities chez Jupiter Asset Management. Cependant, les entreprises américaines sont en réalité plus exposées aux implications de plus long terme engendrées par les dépenses sociales, à mesure que les baby boomers font valoir leur droit à la retraite et bénéficient de soins de longue durée, estime le gérant.


Bien que les Etats-Unis ne devraient pas souffrir des mêmes problèmes démographiques que d'autres pays développés (comme le Japon) étant donné son taux d'immigration et le taux de natalité élevé, le nombre même des baby boomers (approximativement 28% des Américains) qui ont atteint l'âge du départ à la retraite, ou qui l'atteindront dans les années à venir, implique que les dépenses de santé, en particulier, devraient augmenter significativement, souligne Sebastian Radcliffe.

Selon une étude de McKinsey de 2007, seulement un quart des baby boomers ont réellement planifié financièrement leur retraite, mais beaucoup vont continuer à croire qu'ils pourront maintenir leur train de vie actuel.

Si les Etats-Unis ne remédient pas à cette situation, nous pourrions assister à une explosion des dépenses sociales, rendant insoutenables les finances du pays, avertit le gérant. Cette possibilité affecte déjà des entreprises américaines qui, face à l'incertitude politique et à l'incertitude sur la croissance mondiale, refreinent leur politique d'investissements, poursuit-il.

"Cependant, si un compromis est trouvé sur les dépenses futures et qu'il y a une plus grande visibilité sur les coûts engendrés, les freins concernant l'investissement pourraient, selon nous, rapidement disparaître et les cours décoller. Et à l'image de ce qui s'est passé pour les crises récentes, tout dépend donc aujourd'hui des politiciens", conclut Sebastian Radcliffe.