PARIS (Reuters) - Principaux résultats définitifs des enquêtes Markit auprès des directeurs d'achat du secteur des services en Europe, publiés jeudi:

* ZONE EURO - LA CROISSANCE FAIBLIT À CAUSE DES RESTRICTIONS

La croissance de l'activité du secteur privé dans la zone euro a encore ralenti en janvier, le secteur des services, le plus important, souffrant de l'impact de la vague Omicron de l'épidémie de COVID-19 sur la demande, montre l'enquête d'IHS Markit.

L'indice PMI composite, considéré comme un bon baromètre de la croissance globale, a reculé à 52,3 après 53,3 en décembre, revenant à son plus bas niveau depuis février dernier. Une première estimation en cours d'enquête l'avait donné à 52,4.

Le PMI des services a reculé plus nettement encore, à 51,1 après 53,1, au plus bas depuis neuf mois.

"L'économie de la zone euro a encore ralenti en janvier après avoir déjà vu sa croissance faiblir au cours du dernier trimestre 2021", commente Chris Williamson, chef économiste d'IHS Markit.

"Le ralentissement coïncide avec le resserrement le plus marqué depuis mai dernier des mesures de restriction visant à lutter contre le virus dans l'ensemble de la zone euro face à l'envolée des cas de COVID-19 liée à Omicron."

Le sous-indice des nouveaux contrats dans les services, à 51,3, est au plus bas depuis avril.

L'enquête confirme aussi la montée des tensions inflationnistes avec une hausse du sous-indice composite des prix payés à 61,9 après 60,6 en décembre.

* ALLEMAGNE - DES SIGNES DE REPRISE DANS LE SECTEUR PRIVÉ

La reprise partielle de la demande a permis au secteur privé allemand de sortir de la zone de contraction, ce qui pourrait éviter à l'économie du pays une récession technique définie par deux trimestres consécutifs de baisse du produit intérieur brut.

L'indice PMI des services a atteint à 52,2 en janvier, conformément à la première estimation, après 48,7 en décembre.

L'indice PMI composite, qui couvre à la fois le secteur des services et le secteur industriel, a augmenté à 53,8 contre 49,9 le mois précédent et une estimation "flash" de 54,3.

"Les prestataires de services allemands ont réussi à renouer avec la croissance au début de l'année malgré la hausse des contaminations par Omicron et les restrictions en place", a déclaré Phil Smith, directeur économique associé d'IHS Markit.

"L'amélioration dans le secteur a été modeste. Néanmoins, c'est un pas dans la bonne direction qui, en plus des signaux prometteurs dans l'industrie, donne l'espoir qu'une récession technique puisse être évitée", a-t-il souligné.

L'économie allemande s'est contractée de 0,7% sur les trois derniers mois de 2021.

* FRANCE - OMICRON FREINE L'ACTIVITÉ DANS LES SERVICES

La croissance dans le secteur des services en France a ralenti en janvier à cause des perturbations liées à la pandémie de COVID-19, montrent les résultats définitifs de l'enquête d'IHS Markit.

L'indice PMI pour le secteur a ainsi reculé à 53,1, comme annoncé en estimation "flash", après 57,0 en décembre.

Le PMI composite revient également à 52,7, contre 55,8 en décembre, là aussi un chiffre conforme à l'estimation initiale.

"Le ralentissement de l'expansion observé en janvier dans le secteur des services n'a rien de surprenant, la rapide propagation du variant Omicron sur le territoire français ayant, comme l'on pouvait s'y attendre, pesé sur la demande et sur les niveaux d'activité des entreprises", a explique Joe Hayes, économiste senior d'IHS Markit.

"La forte hausse des cas de COVID-19 a été synonyme de pénuries de personnel dans certaines entreprises, tendance ayant freiné la croissance de l'activité. Celle-ci a ainsi affiché son rythme le plus modéré depuis neuf mois", a-t-il ajouté.

* ROYAUME-UNI - CROISSANCE PLUS FORTE QU'ATTENDU DES SERVICES

Le secteur britannique des services s'est redressé le mois dernier après avoir été fortement impacté par la vague de COVID-19 due au variant Omicron mais la flambée des prix pourrait conduire la Banque d'Angleterre à faire un pas de plus vers un resserrement de sa politique monétaire.

L'indice PMI du secteur a augmenté à 54,1 en janvier, après 53,6, qui representait un creux de dix mois. Il dépasse l'estimation initiale qui le donnait en baisse à 53,3.

"La demande a commencé à se remettre de l'impact des restrictions santaires et la plupart des entreprises ne s'attendent qu'à un ralentissement temporaire dû aux annulations de réservations et aux absences du personnel", a déclaré Tim Moore, directeur économique d'IHS Markit.

L'indice PMI composite est quant à lui passé de 53,6 à 54,2 en janvier.

L'enquête montre aussi une la plus forte hausse des prix facturés par les entreprises depuis le début sa création en juillet 1996 en raison de la hausse des salaires, des coûts logistiques, de l'énergie et des matières premières.

(Bureaux européens de Reuters, version française Laetitia Volga et Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)