"Il me paraîtrait insensé que l'on mette de l'argent de l'Etat, c'est-à-dire l'argent des Français, dans des constructeurs automobiles, chez Renault ou chez Peugeot, et qu'avec cet argent, les conseils d'administration décident d'attribuer des super-bonus" aux dirigeants, a déclaré la ministre de l'Economie sur RTL.

"Je pense qu'ils auront un sens suffisant de la responsabilité pour prendre eux-mêmes ces mesures", a-t-elle ajouté, estimant "tout à fait normal et légitime" que, compte tenu de la situation actuelle du secteur automobile, les dirigeants des constructeurs français renoncent à leur rémunération variable.

Le Premier ministre François Fillon a annoncé mardi lors des états généraux de l'automobile que Renault et PSA Peugeot Citroën recevraient une aide de l'Etat de cinq à six milliards d'euros.

Mardi, les dirigeants des banques françaises ont accepté de limiter les dividendes et de renoncer aux bonus comme l'exigeait le gouvernement depuis plusieurs jours.

"Le geste des dirigeants des banques françaises est un geste de solidarité", a déclaré Laurence Parisot, estimant que le rappel à l'ordre du gouvernement "n'était pas forcément nécessaire".

"Je crois que tout patron, que ce soit le patron d'une grande entreprise cotée ou le patron d'une PME, quand les choses sont difficiles, son premier geste est de montrer sa solidarité et son sens de la responsabilité en regardant sa propre situation", a déclaré la présidente du Medef sur France Info.

Appelant les acteurs économiques et sociaux à un "comportement éthique", elle a toutefois estimé que supprimer tous les bonus ne permettrait pas de résoudre la crise.

Clément Dossin, édité par Jacques Poznanski