À Paris, le CAC 40 perd 1,08% à 5.265,93 points vers 07h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,74% et à Londres, le FTSE 100 recule de 1,03%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,97%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,05% et le Stoxx 600 de 0,95%.

Si aucun développement concret n'est à noter dans le dossier du commerce international, la première semaine du second semestre risque d'être à son tour dominée par le sujet: Washington doit mettre en application vendredi des droits de douane sur 34 milliards de dollars (29 milliards d'euros) de produits chinois, une perspective qui fait craindre un nouvel enchaînement de représailles et contre-représailles.

Cette perspective préoccupante a pesé lourd ce lundi sur les marchés asiatiques: à Tokyo, l'indice Nikkei a cédé 2,21% et en Chine, le CSI 300, qui regroupe les 300 premières capitalisations de Chine continentale, a chuté de 2,93%.

Le yuan, lui, continue de se déprécier face au dollar après une baisse de près de 3,4% en juin, sa pire performance mensuelle depuis le début d'ouverture du marché chinois des devises en 1994.

Les tout premiers indicateurs économiques de ce mois de juillet confirment l'impact des menaces entourant le libre-échange sur le moral des chefs d'entreprise: l'indice PMI Caixin-Markit manufacturier chinois a reculé à 51,0 et traduit un troisième mois consécutif de contraction des commande à l'export, tandis qu'au Japon, l'enquête "tankan" de la Banque du Japon (BoJ) montre un deuxième recul consécutif de la confiance des industriels.

La matinée en Europe sera animée par les chiffres définitifs des indices PMI Markit manufacturiers; aux Etats-Unis, il faudra attendre que soit passée la fête nationale du 4 juillet, mercredi, pour voir publiés jeudi le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale et vendredi le rapport mensuel sur l'emploi.

Signe que le commerce reste la préoccupation numéro un des investisseurs: le secteur des matières premières, l'un des plus sensibles aux tensions, accuse une nouvelle fois le repli le plus marqué en Europe, de 2,17%. A Paris, ArcelorMittal (-3,09%) est lanterne rouge du CAC 40.

LE PÉTROLE EN BAISSE

La remontée de l'aversion au risque favorise par ailleurs la baisse des rendements obligataires: celui du Bund allemand à dix ans confirme son retour sous le seuil de 3%, au plus bas depuis le 30 mai.

Sur le marché des changes, l'euro cède 0,44% face au dollar à 1,1632, principalement en raison des doutes sur la solidité de la coalition gouvernementale allemande.

Le ministre de l'Intérieur d'Angela Merkel, Horst Seehofer, également président de l'Union chrétienne-sociale (CSU), le parti conservateur bavarois en désaccord avec la politique migratoire de la chancelière, a proposé de démissionner de ces deux postes, a-t-on appris dimanche de plusieurs sources.

L'information relance les craintes d'un éclatement de la majorité au pouvoir à Berlin, une perspective qui inquiète entre autres le gouvernement français.

Une réunion est prévue dans la journée entre la CSU et la CDU, le parti d'Angela Merkel, pour tenter de dénouer cette crise.

"Si ces tensions conduisent la CSU à quitter le gouvernement, la suite serait soit des élections anticipées, soit un gouvernement minoritaire", explique Barclays. "Un éclatement de l'alliance CDU-CSU laisserait la Grande Coalition de la CDU et du SPD à deux sièges en dessous de la majorité parlementaire, ce qui déclencherait de fait un nouvel épisode de crise politique en Allemagne".

Autre devise entourée: le peso mexicain, après l'élection à la présidence du Mexique du candidat de gauche Andres Manuel Lopez Obrador, un résultat largement anticipé par les marchés puisque les sondages lui donnaient avant le scrutin jusqu'à 20 points d'avance.

La devise mexicaine s'est appréciée face au dollar après les premiers résultats mais elle a progressivement effacé ses gains et cède désormais 0,93% contre le billet vert. Il conserve néanmoins un gain de plus de 3,5% sur les deux dernières semaines.

Le pétrole, lui, reste orienté à la baisse malgré les efforts déployés par la Maison blanche pour minimiser la portée du message publié par Donald Trump sur Twitter évoquant une hausse de deux millions de barils par jour de la production saoudienne.

Le Brent cède 1,05% à 78,40 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,66% à 73,66 dollars.

Logiquement, les valeurs pétrolières et parapétrolières souffrent: Total perd 1,42%, TechnipFMC 2,71%, Royal Dutch Shell 1,33% et Saipem 1,22%.

Autre valeur sanctionnée: Airbus, qui abandonne 2,29% après un article de Bloomberg selon lequel l'objectif de livraisons d'A320neo du groupe sera difficile à atteindre.

Carrefour (-0,65%) limite son repli après l'annonce d'un partenariat stratégique avec le britannique Tesco (-0,08%), qui porte notamment sur les achats.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand