par Ana Nicolaci da Costa et Raymond Colitt

Bien que le gouvernement ait minimisé la probabilité d'un tel scénario, les chiffres des ventes au détail en mars publiés dans la journée illustrent l'intensité de la reprise que connait le pays. Les ventes ont augmenté de 1,6% par rapport au mois précédent alors qu'une progression de seulement 0,75% était attendue.

L'économie devrait croître de plus de 6% en 2010, selon l'enquête hebdomadaire de la banque centrale et le ministère des Finances se demande à présent si la remontée des taux d'intérêt sera suffisante pour canaliser l'activité à court terme.

"L'un des instruments pour réduire l'emballement de l'économie consiste à réduire les dépenses publiques", a déclaré le ministre dans une interview à Reuters Insider à Brasilia.

Le gouvernement étudie actuellement des mesures pour réduire ses dépenses courantes et devrait présenter des propositions dans les jours à venir, a-t-il dit. Le gouvernement réexamine son budget tous les deux mois et le prochain examen est prévu le 20 mai.

"Il s'agira de baisses conséquentes", a-t-il dit, sans fournir de chiffres précis car les discussions sont toujours en cours.

"LE PROBLÈME NE VIENT PAS DE LA CHINE MAIS DES USA"

"Cela aura un impact plus important qu'une hausse des taux d'intérêt", a-t-il ajouté.

Le ministre des Finances a par ailleurs appelé les Etats-Unis à relever leurs taux d'intérêt et à permettre une appréciation du dollar afin de réduire les déséquilibres mondiaux.

"Ils doivent augmenter les taux d'intérêt aux Etats-Unis (...) afin de trouver un nouvel équilibre sur la monnaie", a-t-il dit. "Le problème ce n'est pas la Chine, ce sont les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Le responsable brésilien a par ailleurs appelé le Fonds monétaire international et les pays européens à mettre en oeuvre rapidement le plan de stabilisation financière de la zone euro adopté le week-end dernier.

"Au début, le marché est heureux avec les promesses. Par la suite, des mesures concrètes sont nécessaires", a-t-il dit.

"Il est nécessaire que ces pays agissent comme nous l'avons fait au sein du G20 en débloquant jusqu'à 1.000 milliards de dollars pour lutter contre la crise mondiale l'an dernier", a-t-il ajouté.

Gwénaelle Barzic pour le service français