Les soucis posés par la situation financière de la Grèce et le risque éventuel de contagion à d'autres pays de la zone euro ont plombé non seulement les Bourses européennes mais aussi Wall Street, qui a perdu dans les 7% depuis la mi-janvier.

Les ministres des Finances des pays de la zone euro se sont toutefois efforcé samedi dernier, lors du sommet du G7, de rassurer leurs homologues sur leur capacité à surmonter les difficultés financières de certains pays de la zone.

Mais il n'empêche que les valeurs bancaires ont sensiblement reculé à Wall Street, affectées par l'exposition potentielle du secteur à la dette souveraine et par les incertitudes entourant l'évolution de sa réglementation.

L'indice Dow Jones perd 103,84 points (1,04%) à 9.908,39, l'indice S&P-500 abandonne 9,45 points (0,89%) à 1.056,74 et le Nasdaq Composite 15,07 points (0,7%) à 2.126,05.

"Les bancaires européennes ont été sous pression la plus grande partie de la journée et j'ai le sentiment que les bancaires américaines s'alignent", dit David Lutz (Stifel Nicolaus Capital Markets).

"On s'inquiète maintenant non seulement de l'aspect réglementaire mais aussi de la possibilité croissante de voir des banques augmenter leur capital; je pense que pour l'essentiel tout ça a à voir avec les problèmes de dette souveraine".

Ainsi Bank of America perd 3,47% à 14,48 dollars, JPMorgan Chase 1,57% à 37,70 dollars et Citigroup 2,17% à 3,15 dollars. L'indice S&P des financières a cédé 2,21% et l'indice KBW des bancaires 1,47%.

Les indices ont enfoncé des seuils critiques: le Dow est revenu à moins de 10.000 points et le S&P-500 a perdu plus de 7% sur son pic de clôture de 15 moins du 19 janvier. Il reste toutefois en hausse de 57% sur son plus bas de mars 2009.

Des valeurs telles que Home Depot, Walt Disney et Exxon Mobil, qui font partie du Dow Jones, avaient toutes progressé en cours de séance sur des relèvements de recommandations mais seul Home Depot a gardé son avance.

"Il y a une guerre d'influence sur le marché entre les bonnes nouvelles que sont les relèvements de recommandations et les résultats solides et les mauvaises nouvelles de la dette européenne", avait dit John Praveen (Prudential International Investments Advisers), en cours de séance.

Morgan Stanley évoque le début d'un redressement du marché immobilier pour se montrer optimiste envers la chaîne de magasins de bricolage Home Depot.

JPMorgan parle d'une amélioration de la conjoncture pour relever son appréciation sur Disney, tout en signalant toutefois que le redressement de ses bénéfices ne suivra pas le rythme du secteur.

Home Depot gagne 2,18%, mais Walt Disney cède finalement 0,2%, tandis qu'Exxon Mobil recule en définitive de 0,05%.

Le Nasdaq avait un temps profité d'un relèvement de recommandation sur Amazon.com et est resté un bon moment dans le vert en séance, alors que le Dow et le S&P étaient déjà en territoire négatif. Collins Stewart est devenu acheteur à la suite de la récente baisse du titre. Mais Amazon.com n'en finit pas moins sur un recul, de 0,48%.

Aux hausses, on trouve Hasbro (+12,69%) et CVS Caremark (+5,31%), qui ont publié des résultats trimestriels supérieurs au consensus.

En revanche, Nasdaq OMX Group cède 3,99%. L'opérateur boursier a annoncé une baisse de son bénéfice hors exceptionnels ainsi que de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre.

Wilfrid Exbrayat