Washington (awp/afp) - L'état de santé des entreprises chinoises est en train de "décliner" tandis que les pertes potentielles des banques pourraient s'élever à 7% du PIB de la deuxième économie mondiale, a estimé le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié mercredi.

Les entreprises sont affectées par une croissance plus faible et une rentabilité moindre, et les banques chinoises ont accordé pour 1.300 milliards de dollars de prêts "potentiellement à risque", précise ce rapport semestriel sur la stabilité financière mondiale.

L'ampleur de ces pertes potentielles requiert un plan "ambitieux" pour renforcer les banques et s'attaquer à la dette des entreprises, estime José Vinals, directeur du département des marchés de capitaux au FMI.

La Chine s'est engagée dans une difficile transition vers une croissance davantage fondée sur la consommation intérieure, au prix d'un ralentissement économique qui a fait trembler les marchés et provoqué une onde de choc mondiale.

"Le rééquilibrage chinois est par nature complexe et la mise en place d'un plan de mesures plus ambitieux et plus complet est requis d'urgence pour se prémunir contre des vulnérabilités croissantes", indique le FMI.

"Les inquiétudes sur l'économie chinoise ont mis sous pression les marchés émergents et les marchés du crédit dans les économies avancées", résume M. Vinals.

Plus généralement sur le globe, le FMI met en garde contre toute inertie politique à l'heure où "les risques pour la stabilité financière ont augmenté".

En l'absence de mesures pour renforcer les banques et atténuer l'impact de la chute des cours des matières premières dans les pays émergents, le PIB mondial pourrait être près de 4% inférieur aux prévisions du FMI d'ici à 2021, assure le rapport.

"Cela reviendrait à peu près à renoncer à une année de croissance mondiale", assure M. Vinals.

La marge de manoeuvre des autorités s'est toutefois réduite, notamment dans les pays déjà engagés dans de vastes plans de relance monétaire.

"La confiance dans la capacité de mobilisation politique s'est effritée", a reconnu M. Vinals, estimant notamment que les politiques monétaires étaient "usées jusqu'à la corde".

afp/rp