HELSINKI, 28 avril (Reuters) - Les députés finlandais ont débattu jeudi d'une sortie de l'euro, un débat déclenché par une pétition signée par 53.000 personnes.

Cette procédure, peu usitée, illustre le mécontentement croissant de la population face aux difficultés économiques rencontrées par le pays, frappé par un fort taux de chômage et une politique gouvernementale d'austérité.

L'initiative populaire réclame également un référendum sur l'appartenance à l'euro, mais une telle consultation ne peut avoir lieu que si la Diète donne son accord, ce qui paraît très improbable. La pétition va être présentée à une commission parlementaire et devra passer plusieurs étapes avant un vote de l'assemblée en séance plénière.

Aucun parti finlandais ne propose de renoncer à la monnaie unique européenne, mais les députés eurosceptiques déplorent le manque d'indépendance de la politique monétaire et estiment que la Finlande aurait dû organiser un référendum avant d'adopter l'euro en 1998.

La Suède et le Danemark ont voté contre l'euro quelques années plus tard.

"L'euro est très bon marché pour l'Allemagne et trop cher pour le reste de l'Europe, il ne remplit pas les critères d'une union monétaire optimale", a déclaré Simon Elo, député du parti eurosceptique des Vrais Finlandais.

L'économie finlandaise a crû de 0,5% l'an dernier après trois années de contraction. Cette stagnation s'explique par de nombreux problèmes, dont un coût du travail élevé, le déclin du groupe de téléphonie Nokia et la récession en Russie.

Avant 1992, la Finlande avait plusieurs fois dévalué sa monnaie, le mark finlandais, pour améliorer sa compétitivité à l'exportation, un outil qu'il ne peut plus utiliser avec l'euro.

Le gouvernement de Helsinki reste officiellement attaché à l'euro et le ministre des Finances, Alexander Stubb, a déclaré au Parlement qu'une sortie de l'euro aurait plus de conséquences négatives que d'avantages.

Dans un sondage publié en décembre, 54% des Finlandais disaient souhaiter le maintien du pays au sein de la zone euro, contre 31% qui préconisaient d'en sortir. (Jussi Rosendahl; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)