Salameh fait l'objet d'enquêtes au Liban et dans cinq pays européens pour le détournement présumé de quelque 330 millions de dollars de fonds publics avec l'aide de son frère, Raja, accusations qu'ils ont toutes deux niées.

"J'ai déjà informé la justice suisse (les autorités) que je suis prêt à partir", a-t-il déclaré à l'émission d'investigation Rundschau du radiodiffuseur suisse SRF dans une interview depuis Beyrouth diffusée tard mercredi.

"Parce qu'ils ont posé la question en février 2020 s'ils peuvent (m'interroger) au Liban ou en Suisse. J'ai dit que je suis prêt à aller en Suisse... J'attends qu'ils m'appellent."

Le bureau du procureur général suisse a déclaré l'année dernière qu'il avait demandé une assistance juridique au Liban dans le cadre d'une enquête sur le blanchiment d'argent aggravé et d'éventuels détournements de fonds liés à la banque centrale libanaise.

Le procureur général du Liban a interrogé Salameh l'année dernière sur la base de cette demande.

Salameh a estimé sa fortune personnelle à environ 150 millions de dollars, qui sont passés de 23 millions de dollars en 1993 - avant qu'il ne devienne chef de la banque centrale - grâce à des investissements.

Interrogé sur les propriétés qu'il possédait en Suisse par l'intermédiaire de sociétés mandataires, notamment un immeuble dans la ville de Morges sur le lac Léman, Salameh a répondu qu'il ne les avait jamais vues.

Il avait fait appel à des conseillers en investissement professionnels et à des prêts bancaires pour acheter des propriétés, a-t-il dit, ajoutant : "Je ne vois pas où est le crime dans tout cela".

L'organe de coordination de la justice pénale européenne a déclaré en mars que 120 millions d'euros (131 millions de dollars) d'avoirs libanais avaient été gelés en France, en Allemagne, au Luxembourg, à Monaco et en Belgique dans le cadre d'une enquête sur des détournements de fonds. Les procureurs allemands ont déclaré que cette mesure était liée aux enquêtes sur Salameh.

(1 $ = 0,9164 euros)