JOHANNESBURG, 29 novembre (Reuters) - "Mandela: Long Walk to Freedom" ("Mandela : Un Long Chemin vers la Liberté"), le nouveau biopic sur la vie de Nelson Mandela, a enchanté ses compatriotes sans conquérir les critiques qui y voient une oeuvre de propagande pour l'ANC au pouvoir.

"J'ai été très ému, ayant moi-même grandi dans les rues du 'township' d'Alexandra", a déclaré Seedat Tahera, un spectateur âgé de 42 ans, à la sortie, jeudi soir, de la première sud-africaine du film réalisé par le Britannique Justin Chadwick.

"C'était comme si je remettais mes pas dans ceux de 'Madiba'. Ce film m'a appporté beaucoup de sérénité et de paix intérieure."

Adaptation de l'autobiographie du même nom parue il y a une quinzaine d'années, le film, qui sortira mi-décembre en France, a été tourné partiellement à Soweto, le "township" cher à "Madiba". Les rôles de Nelson Mandela et de son épouse, Winnie Madikizela-Mandela, sont interprétés par deux acteurs britanniques, Idris Elba et Naomie Harris.

Le parti pris de Justin Chadwick a été de se concentrer sur le combat mené par Nelson Mandela contre la ségrégation raciale institutionnalisée en Afrique du Sud et des "dégâts" commis sur sa vie familiale.

Les critiques n'ont pas été convaincus.

"Le film ne fait que renforcer la propagande hagiographique du Congrès national africain", estime Tymon Smith dans le South Africa Times. Le Sowetan est moins sévère : "Faire tenir une vie aussi longue et aussi riche dans un film de deux heures était de toute façon une tâche impossible."

Le clan Mandela et l'ANC ont quant à eux applaudi le biopic dont on ne sait si l'intéressé, âgé de 95 ans et en piètre santé, l'a vu ou même s'il est en état de le voir. (Ed Cropley, Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Gilles Trequesser)