Le mois dernier, l'administration dirigée par les talibans a ordonné aux ONG de ne pas autoriser la plupart des employés féminins à travailler, ce qui a incité de nombreuses agences d'aide à suspendre partiellement leurs opérations au milieu d'une crise humanitaire qui se déroule pendant un hiver au froid glacial.

Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a soulevé la question de l'éducation et du travail des femmes et la manière dont cela affectait les opérations de l'ONU, selon une déclaration du ministère des affaires étrangères.

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires en Afghanistan n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur la réunion.

Elle fait suite à la visite en Afghanistan, la semaine dernière, de la vice-secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, qui a fait part aux responsables talibans de Kaboul et de la ville méridionale de Kandahar de son inquiétude face aux ordres de l'administration restreignant le travail et l'éducation des femmes.

Le ministre afghan des Affaires étrangères par intérim, Amir Khan Muttaqi, a déclaré qu'il avait demandé à Griffiths de partager avec la communauté internationale les "réalisations et les opportunités" de l'administration talibane, comme une amnistie générale pour les anciens opposants, "au lieu des plaintes et des lacunes".

Le communiqué du ministère des affaires étrangères indique que M. Griffiths a reconnu que la sécurité s'était améliorée dans le pays, qui a connu des décennies de combats avant que les talibans ne prennent le pouvoir suite au retrait des troupes étrangères en 2021.

Aucun gouvernement étranger n'a officiellement reconnu l'administration talibane depuis sa prise de pouvoir, certains diplomates affirmant qu'elle doit changer de cap en matière de droits des femmes. De nombreux pays ont exprimé de grandes inquiétudes quant à l'interdiction faite à la plupart des filles et des femmes de plus de 12 ans de fréquenter l'école ou l'université.

L'application de sanctions et la réduction de l'aide au développement ont contribué à faire tomber le pays dans une crise économique qui a laissé plus de la moitié de la population dépendante de l'aide humanitaire, destinée à répondre aux besoins urgents.