BRUXELLES, 24 janvier (Reuters) - Les ministres européens des Affaires étrangères réfléchiront le mois prochain à l'opportunité d'instaurer de nouvelles mesures à l'encontre de la Russie pour sanctionner son comportement en mer d'Azov à l'encontre de l'Ukraine, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

Bruxelles reproche à Moscou d'avoir arraisonné en novembre trois bâtiments de la marine ukrainienne dans le détroit de Kertch, qui sépare la mer Noire et la mer d'Azov.

L'Union pourrait également adresser dès la semaine prochaine une note diplomatique de protestation au Kremlin en raison du maintien en détention des 24 marins ukrainiens capturés lors de l'incident de novembre dernier.

Le projet de sanctions défendu par les partisans de la fermeté, Lituanie, Suède, Grande-Bretagne et Pologne en tête, est désormais soutenu par le Danemark et la Slovaquie. Ces pays jugent que la piste diplomatique, privilégiée par Paris et Berlin, est inefficace.

L'Allemagne et la France s'étaient opposées en décembre à l'instauration de nouvelles sanctions et avaient à l'époque réclamé plus de temps pour négocier la libération des marins et la restitution des bateaux. La décision de la justice russe de maintenir en détention les 24 militaires jusqu'au mois d'avril pourrait désormais les faire changer d'avis.

Ces nouvelles sanctions, qui nécessitent l'aval de tous les pays de l'Union, pourraient toutefois se heurter à l'hostilité d'Italie qui redoute qu'elles portent atteinte à ses intérêts commerciaux.

Les mesures pourraient prendre la forme de sanctions visant les responsables de l'incident de novembre et dont les noms seraient ajoutés à la liste de personnalités russes déjà sanctionnées en raison du comportement de la Russie en Crimée et en Ukraine. (Gabriela Baczynska et Robin Emmott, Nicolas Delame pour le service français)