Le déficit devrait ainsi être inférieur de 3,4 milliards d'euros au niveau retenu dans la loi de finances rectificative de fin 2014 (89,0 milliards), précisent le ministère des Finances et le secrétariat d'Etat au Budget dans un communiqué.

En 2013, le déficit de l'Etat s'était élevé à 74,9 milliards d'euros. En 2014, il a été de 73,6 milliards hors programme d'investissements d'avenir (PIA), précise le ministère des Finances, soit une baisse de 1,3 milliard d'euros l'an dernier.

Ce chiffre est plus pertinent selon le ministère pour comparer les deux années car les 12 milliards d'euros de dépenses d'investissements d'avenir réalisées l'an dernier sont des transferts vers les opérateurs qui sont centralisés sur le compte du Trésor et n'ont pas d'impact sur le déficit public.

"Tout ceci, à ce stade, conforte la prévision de solde public pour 2014, toutes dépenses publiques, à 4,4% du PIB", a déclaré à Reuters le ministre des Finances, Michel Sapin.

En 2013, le déficit public, qui comprend les comptes de l'Etat, des administrations de sécurité sociale et des collectivités locales, avait été de 4,1%, un niveau que le gouvernement prévoit de retrouver fin 2015 et qui reste loin de la limite européenne de 3%. Un point de PIB correspond à une vingtaine de milliards d'euros.

Le niveau du déficit public de 2014 sera annoncé le 26 mars.

La Commission européenne, qui rendra en mars son avis sur la politique budgétaire de la France, a ouvert la porte à la possibilité pour le pays d'échapper à des sanctions dans le cadre de la procédure de déficit excessif, en la conditionnant à la mise en oeuvre de réformes importantes.

LA BAISSE DES DÉPENSES SALUÉE

Michel Sapin a souligné que les dépenses de l'Etat ont été inférieures de 3,3 milliards d'euros l'an dernier à ce qu'elles avaient été en 2013, hors charge de la dette et pensions. Elles ont atteint 276,7 milliards d'euros.

"C'est la première fois que de manière aussi significative, la maîtrise et la diminution de la dépense de l'Etat s'inscrit dans les faits", souligne-t-il. "On n'est pas dans la maîtrise de la hausse, on est vraiment dans de la baisse."

La dépense totale de l'Etat hors éléments exceptionnels, s'est élevée à 364,8 milliards d'euros, soit 4,0 milliards de moins qu'en 2013. La charge de la dette a baissé de 1,7 milliard grâce au recul du coût d'emprunt sur les marchés financiers.

Les recettes fiscales ont atteint 274,3 milliards d'euros, en baisse par rapport aux 284,0 milliards de 2013 en raison notamment de l'impact du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) sur l'impôt sur les sociétés.

Les recettes non fiscales ont atteint 13,9 milliards, après 13,7 milliards en 2013.

Le premier président de la Cour des comptes a estimé jeudi que la France devait faire des choix dans les missions de l'Etat et des collectivités publiques pour redresser ses finances.

"L'Etat ne peut pas se permettre de poursuivre des missions dont l'utilité n'est plus démontrée", a déclaré Didier Migaud, et "il ne peut pas rester organisé comme il a pu l'être au XXe, voire au XIXe siècle".

par Jean-Baptiste Vey