Dans une lettre publique adressée au constructeur d'avions lundi, M. Hohn a déclaré qu'Evidian était une "société à fort effet de levier" et qu'investir dans cette société "diluerait la qualité de l'activité d'Airbus".

M. Hohn, qui dirige le fonds spéculatif TCI Fund Management, possède plus de 3 % des actions d'Airbus, d'une valeur de plus de 4 milliards d'euros (4,3 milliards de dollars), selon la lettre.

La lettre a été rapportée pour la première fois par le Financial Times.

L'entreprise française Airbus a soumis une offre au conseil d'administration d'Atos pour acquérir une participation de 29,9 % dans Evidian, mais elle va également mener une "période de due diligence approfondie et affiner les détails de son accord potentiel avec Evidian", a déclaré un porte-parole d'Airbus, sans commenter directement les critiques formulées dans la lettre.

L'offre indicative est inférieure au seuil de 30 % qui déclencherait automatiquement une offre complète sur Evidian.

"Il n'y a aucune certitude à ce stade qu'une transaction aura lieu", a ajouté le porte-parole.

En cas de succès, l'opération donnerait à Airbus un certain droit de regard sur Evidian, qui regroupe les actifs les plus convoités d'Atos, tels que la division de cybersécurité BDS et les superordinateurs.

Atos, qui compte parmi ses clients l'administration et l'armée françaises, obtiendrait en retour un investissement indispensable de la part d'un groupe industriel européen, alors qu'il s'efforce de mener à bien son plan de scission après une période troublée marquée par une crise de gouvernance, de lourdes pertes et de fortes fluctuations du cours de l'action.

Dans sa lettre, M. Hohn a déclaré que si l'accord était conclu, Airbus devrait divulguer ce qu'il dépenserait pour rembourser toute dette ou tout autre passif d'Atos.

Les actions d'Airbus étaient en baisse de 2 % dans les échanges de l'après-midi, tandis que les actions d'Atos étaient en baisse de 0,3 %.

(1 dollar = 0,9359 euro)