par Leika Kihara

La Banque du Japon a déjà commencé à racheter des obligations d'entreprise pour aider celles-ci à lever des capitaux et le gouvernement a offert des fonds aux banques pour les inciter à prêter davantage, mais la baisse des exportations et la glaciation des marchés du crédit menace toujours de nombreux industriels.

La confirmation du nouveau projet gouvernemental a dopé la Bourse de Tokyo, qui a fini la journée en hausse de 4,93%.

"Les faillites sont en augmentation, et pas seulement parmi les entreprises financières. Des informations circulent selon lesquelles les financements sont difficiles pour beaucoup de grandes entreprises. Ce sera un plus car cela pourrait contribuer à réduire ces tensions sur le financement", a commenté Soichiro Monji, responsable de la stratégie du gestionnaire d'actifs Daiwa SB Investments.

Le nouveau dispositif lancé par Tokyo, fondé sur les principes déjà mis en oeuvre aux Etats-Unis pour aider notamment les constructeurs automobiles, pourrait bénéficier entre autres à des petites et moyennes entreprises, qui représentent environ 70% de l'emploi au Japon.

24% DE FAILLITES EN PLUS EN DÉCEMBRE

"Nous voulons soutenir les entreprises que nous jugeons importantes pour le Japon et pour les économies régionales, quelle que soit leur taille", a déclaré le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Toshihiro Nikai.

Les dépôts de bilan ont bondi de 24% dans l'archipel en décembre par rapport au même mois de 2007 et leur nombre a atteint 33 l'an dernier parmi les sociétés cotées en bourse, du jamais vu depuis au moins 60 ans. Parallèlement, les exportations ont chuté de plus d'un tiers le mois dernier et la confiance des chefs d'entreprise est tombée à son plus bas niveau historique.

L'Etat injectera des capitaux par l'intermédiaire de banques publiques, qui achèteront des actions de sociétés cotées et non cotées, à précisé le ministère de l'Economie, qui a mis en réserve 1.500 milliards de yens pour couvrir d'éventuelles pertes générées par ces investissements.

Cet argent viendra en aide uniquement à des entreprises confrontées à des difficultés de financement en raison des turbulences sur les marchés, et celles qui en recevront devront élaborer des plans d'amélioration de la rentabilité sur trois ans, a ajouté le ministère.

"Nous ne visons aucun secteur en particulier. Notre ministère s'occupe des industries manufacturières et des entreprises du service des secteurs, mais les compagnies qui entrent dans le plan ne se limitent pas à celles que notre ministère supervise", a-t-il souligné.

Ce plan s'ajoute aux mesures déjà adoptées par le gouvernement et la Banque du Japon pour tenter de freiner la récession, qui risque de se prolonger pendant deux ans selon la banque centrale.

Tokyo a déjà mis en oeuvre un plan de relance tandis que la BoJ a ramené ses taux d'intérêt quasiment à zéro et annoncé son intention de racheter des billets de trésorerie, des obligations d'entreprise et d'autres catégories de dette pour tenter de faciliter l'octroi de crédit.

Version française Grégory Blachier et Marc Angrand