L'arrestation des soldats a déclenché un différend diplomatique entre le Mali et la Côte d'Ivoire voisine, et une condamnation généralisée des dirigeants régionaux à l'encontre d'un pays déjà en désaccord avec la communauté internationale.

Ils ont été arrêtés à l'aéroport de Bamako, la capitale du Mali, en juillet dernier. Les autorités maliennes ont déclaré que les troupes agissaient en tant que mercenaires, tandis que la Côte d'Ivoire a affirmé qu'elles faisaient partie d'une mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali.

Trois d'entre elles, des femmes, ont été libérées par la suite, tandis que les 46 autres ont été condamnées à 20 ans de prison le 30 décembre pour tentative d'atteinte à la sécurité de l'État. Les trois femmes libérées ont été condamnées à mort par contumace.

Le président Assimi Goita "a accordé son pardon et révoqué entièrement les peines des 49 (soldats) ivoiriens", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maiga, dans un communiqué.

"Ce geste démontre une fois de plus l'attachement (de Goita) à la paix, au dialogue et au panafricanisme", a-t-il ajouté.

Le communiqué décrit ce geste comme une "décision indépendante" symbolisant l'engagement du président en faveur de la bonne gouvernance et de la "préservation des relations fraternelles" avec les pays de la région, notamment la Côte d'Ivoire. Elle n'a pas précisé quand les soldats quitteraient la prison.

Le gouvernement de la Côte d'Ivoire n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire. Il a précédemment déclaré que ses troupes étaient retenues en otage, et a fait des appels répétés pour leur libération.

Le Mali est de plus en plus isolé depuis que des militaires ont renversé le gouvernement en 2020 et n'ont pas tenu leurs promesses électorales, ce qui a entraîné des sanctions de la part du principal bloc politique et économique d'Afrique de l'Ouest, la CEDEAO.

Plusieurs pays, dont la Côte d'Ivoire, ont décidé de retirer les troupes envoyées pour aider à combattre une insurrection vieille de dix ans au Mali cette année en raison de la collaboration de la junte avec des mercenaires russes.

La CEDEAO, envers laquelle le gouvernement malien est de plus en plus hostile, avait menacé d'imposer davantage de sanctions au pays si les soldats n'étaient pas libérés.

Le président togolais Faure Gnassingbe, qui assure la médiation de la crise, a rencontré Goita à Bamako jeudi avant de se rendre en Côte d'Ivoire.