Les entreprises et les institutions financières étant soumises à une pression croissante de la part des investisseurs pour qu'elles adoptent des pratiques plus respectueuses de l'environnement, les obligations vertes sont considérées par certains comme un moyen d'assurer la transition vers un avenir énergétique propre.

L'une des raisons pour lesquelles elles gagnent en popularité dans le monde des titres à revenu fixe est que la dette a tendance à être vendue à un prix supérieur, de un à six points de base par rapport au prix d'une obligation non verte, ce qui réduit le coût de la collecte de fonds pour l'émetteur.

Selon les données de Refinitiv, les émissions d'obligations vertes au Canada ont atteint 4,9 milliards de dollars canadiens (3,9 milliards de dollars) au deuxième trimestre, soit la meilleure performance à ce jour, contre 2,6 milliards de dollars canadiens au premier trimestre. Les émissions mondiales d'obligations vertes ont toutefois ralenti pour atteindre 126 milliards de dollars au deuxième trimestre, contre 130,8 milliards de dollars au cours des trois premiers mois de l'année.

RBC Capital Markets, TD Securities Inc. et CIBC World Markets Inc. ont été les principaux émetteurs d'obligations vertes canadiennes.

"L'agenda climatique s'est accéléré à l'échelle mondiale et les entreprises, les investisseurs et les gouvernements sont à l'avant-garde de cet agenda", a déclaré Valérie Lemieux, responsable du secteur public canadien pour la Banque HSBC Canada.

Les obligations vertes sont des titres à revenu fixe qui génèrent des capitaux pour des projets proposant des avantages environnementaux, notamment des transports à faible émission de carbone ou des énergies renouvelables.

Richard Sibthorpe, chef des marchés mondiaux des capitaux d'emprunt chez BMO Marchés des capitaux, a déclaré que si la demande des investisseurs pour les obligations vertes continue de dépasser l'offre, la contrainte n'est pas le manque de projets admissibles.

Ce qui réduit l'offre, c'est le temps qu'il faut pour s'assurer que les cadres de durabilité sont développés de manière appropriée et alignés sur les objectifs, ainsi que les nombreuses options de financement environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ouvertes aux émetteurs, a-t-il ajouté.

SURSOUSCRIPTION

Plusieurs entreprises, dont Alimentation Couche-Tard et Brookfield Finance, ainsi que l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada, ont lancé des obligations vertes cette année.

"Toutes choses égales par ailleurs, nous constatons que les obligations vertes surpassent les obligations non vertes en termes de sursouscription et de prix", a déclaré Amy West, directrice générale et responsable mondiale de la finance durable et des transitions d'entreprise chez TD Securities.

Pour de nombreux investisseurs, y compris les banques, les gestionnaires d'actifs et les gestionnaires de pensions, les obligations vertes répondent à un besoin car ils sont confrontés à une pression continue pour intégrer les pratiques ESG dans leurs décisions d'investissement.

Trevor Bateman, chef de la recherche sur le crédit, de la gestion de portefeuille et de la recherche chez Gestion d'actifs CIBC, a déclaré que si les rendements des obligations vertes par rapport aux obligations ordinaires correspondent étroitement, la prime signifie que les investisseurs sacrifient un "petit montant" de rendement par rapport à un investissement dans une obligation non verte.

La popularité croissante des obligations vertes est également révélatrice d'une hausse plus générale de l'activité économique à mesure que les pays se remettent de la pandémie de coronavirus.

Selon les données de Refinitiv, la valeur des fusions et acquisitions (M&A), des premiers appels publics à l'épargne (IPO) et des offres d'actions au Canada a également atteint un niveau record au cours du premier semestre 2021.

Des opérations de fusions et acquisitions d'une valeur de plus de 104 milliards de dollars ont été annoncées au deuxième trimestre de cette année, contre 90,7 milliards de dollars au trimestre précédent.

Les introductions en bourse ont légèrement augmenté pour atteindre 3,08 milliards de dollars canadiens au cours de la période avril-juin, contre 3,02 milliards de dollars canadiens au premier trimestre.

Les offres d'actions sont tombées à 12,7 milliards de dollars au deuxième trimestre, contre 20,8 milliards de dollars au cours des trois premiers mois de l'année, mais les émissions cumulées pour la première moitié de l'année ont atteint un niveau record.

(1 $ = 1,2435 dollar canadien)