L'institut d'études ZEW de Mannheim a dit mardi que son indice mensuel du sentiment économique était monté à 48,2 points en février contre 31,5 en janvier. L'indice a dépassé à la fois le consensus, qui était de 35 points, et la prévision la plus haute de l'ensemble de celles recueillies par Reuters.

"Les experts des marchés financiers ont digéré le faible quatrième trimestre de 2012", a dit le président du ZEW Wolfgang Franz. "Pour eux, l'économie allemande est confrontée à moins de vents contraires nés de la crise de l'euro que tout au long des derniers mois".

La Bourse de Francfort et l'euro ont bien réagi à la statistique, tandis que les futures du Bund ont piqué du nez, mais dans tous les cas, les réactions ont été de courte durée.

Après avoir longtemps bien résisté à la crise de la dette, l'Allemagne a été rattrapée au second semestre 2012 par le ralentissement économique, les entreprises retardant leurs investissements et les exportations souffrant de perspectives économiques sombres en Europe et ailleurs.

Dans ce contexte, la consommation intérieure a eu tendance à prendre le relais des exportations, le moteur traditionnel de l'économie allemande.

"La consommation privée assure une contribution stable à l'économie intérieure", a dit Matthias Hartmann, directeur du cabinet GfK lors d'une conférence. "Au vu de taux d'intérêt bas et des inquiétudes quant à l'avenir de la zone euro, le consommateur a tendance à acheter des biens de consommation durable".

Même si la crise de la dette apparaît désormais moins terrible qu'elle a pu le paraître dans un passé récent, la croissance de l'Allemagne n'aura rien de remarquable, estiment toutefois les économistes, qui anticipent un retour timide à la croissance au premier trimestre après la contraction de 0,6% des trois derniers mois de 2012.

De fait, le sentiment des investisseurs vis-à-vis de la situation courante de l'économie allemande ne s'améliore pas, au contraire, l'indice le mesurant ayant reculé à 5,2 contre 7,1 en janvier.

L'attention des marchés va à présent se tourner vers les indices PMI des directeurs d'achats, attendus jeudi, et l'indice Ifo du climat des affaires, vendredi, pour voir si la tendance à la reprise économique se confirme.

Victoria Bryan et Sakari Suoninen, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand