Par Ange Kasongo

KINSHASA (Reuters) - Le parti UDPS du président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a remporté 69 sièges lors des élections législatives de décembre, se plaçant devant plus de 40 autres partis qui ont remporté un ou plusieurs sièges dans la chambre de 500 membres, selon les résultats provisoires.

L'augmentation du nombre de sièges de l'UDPS, qui était de 35 lors des élections de 2018, ainsi que les gains des partis alliés, pourraient permettre à M. Tshisekedi de maintenir sa coalition de l'Union sacrée au pouvoir, lui donnant la majorité nécessaire pour nommer un nouveau gouvernement.

La coalition contrôlait plus de 390 sièges dans la législature sortante.

La commission électorale nationale du Congo a annoncé les résultats provisoires tôt dimanche, chiffres qu'elle a légèrement modifiés dans une déclaration mardi. Ces résultats montrent que les partis dirigés par certains alliés de Tshisekedi, notamment le président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo, le ministre de la défense Jean Pierre Bemba et le ministre de l'économie Vital Kamerhe, ont remporté respectivement 35, 19 et 35 sièges.

Les résultats du vote législatif font suite à la confirmation par la Cour constitutionnelle de la réélection écrasante de M. Tshisekedi lors des élections générales contestées du 20 au 24 décembre, qui ont été entachées d'allégations de fraude, d'insuffisances logistiques et de perturbations.

Les partis d'opposition et les observateurs indépendants ont exprimé des inquiétudes quant à la transparence des élections, évoquant des conditions de vote chaotiques et un processus de tabulation obscur.

Plusieurs gouvernements occidentaux ont fait des observations similaires dans leurs déclarations de félicitations à M. Tshisekedi, qui devrait rester cinq ans de plus à la tête du deuxième plus grand pays d'Afrique, après un premier mandat entravé par des problèmes économiques et une crise sécuritaire dans les régions de l'est du pays.

Les retombées du vote menacent de déstabiliser davantage le Congo, troisième producteur mondial de cuivre et premier producteur de cobalt, un composant de batterie nécessaire à la transition vers l'énergie verte.

Les partis d'opposition congolais ont à plusieurs reprises dénoncé l'élection comme étant frauduleuse et ont appelé à un nouveau scrutin - une demande que les autorités ont rejetée.

La commission électorale a défendu la crédibilité du scrutin, bien qu'elle ait invalidé les votes de 82 des 101 000 candidats législatifs en raison de fraudes présumées et d'autres problèmes au début du mois.