MOSCOU, 22 janvier (Reuters) - Le patriarche Kirill, chef de l'Eglise orthodoxe russe, a estimé jeudi que si le nombre "horriblement élevé" d'interruptions volontaires de grossesse pratiquées en Russie était divisé par deux, le pays ne connaîtrait pas de déclin démographique.

La population russe est en diminution depuis le milieu des années 1990, une tendance qu'explique la baisse de la natalité et de l'espérance de vie dans le chaos qui a suivi l'éclatement de l'Union soviétique.

En 1991, la Russie comptait 148,7 millions d'habitants. Sa population est aujourd'hui de 142,5 millions d'habitants.

"Si nous pouvions réduire de moitié le nombre des avortements, nous aurions une croissance démographique régulière et forte", a dit le patriarche Kirill qui s'exprimait à la tribune de la Douma, la chambre basse du parlement - une première selon les médias russes.

Le chef de l'Eglise orthodoxe russe a également établi un lien entre le recours à l'IVG et un rejet occidental des normes et des valeurs fondatrices: "L'idée de faire passer avant toute autre chose la liberté de choix ainsi que le rejet de la priorité des normes morales est devenue une bombe à explosion lente pour la civilisation occidentale", a-t-il dit.

"La capacité de la Russie à faire front aux pseudo-valeurs de modernité dépend pour une grand part de l'attitude active des parlementaires russes", a-t-il ajouté. (Thomas Grove; Henri-Pierre André pour le service français)