par Poornima Gupta, Kevin Krolicki et Soyoung Kim

Lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, le directeur général du constructeur automobile américain, Fritz Henderson, a par ailleurs estimé que la probabilité d'un dépôt de bilan avait augmenté.

"Nous discutons avec plusieurs candidats, avec l'objectif de parvenir au minimum à une sorte d'entente sur la forme que devrait prendre un accord", a dit Henderson en faisant référence aux activités de GM en Europe. "Et notre objectif est d'y parvenir un peu avant la fin de ce mois".

Le ministre canadien de l'industrie a lui aussi jugé "plus probable" une faillite de GM.

Le constructeur italien Fiat, qui a conclu une alliance avec Chrysler, est l'un des candidats au rachat des activités européennes de GM, qui incluent l'allemand Opel, le britannique Vauxhall et le suédois Saab.

Fiat ambitionne de les fusionner avec sa branche automobile et ses activités en Amérique du Sud et en Afrique du Sud, selon une présentation obtenue par Reuters.

L'équipementier austro-canadien Magna a également fait part de son intérêt pour Opel.

Bien qu'il recherche un repreneur, GM a l'intention de conserver une participation minoritaire dans ses activités européennes une fois restructurées, a souligné Henderson. Il a par ailleurs souhaité que le gouvernement allemand apporte des financements à tout repreneur éventuel d'Opel.

Le groupe GM Europe estime qu'il doit réduire ses coûts de 1,2 milliard de dollars (880 millions d'euros environ) pour qu'Opel puisse renouer avec les bénéfices d'ici 2011. Il réclame aussi 3,3 milliards d'euros d'aides des gouvernements européens pour éviter des suppressions d'emplois et des fermetures de sites.

GM ENVISAGE DE QUITTER SON SIÈGE DE DETROIT

"Concernant le gouvernement allemand, nous avons un besoin de financement pour nos activités européennes qui est aujourd'hui important et urgent", a souligné Henderson. "Nous ferons en sorte que le partenaire que nous choisirons leur conviendra".

Henderson a par ailleurs refusé d'évoquer le sort de la filiale britannique Vauxhall et l'éventualité d'une cession des activités de GM en Amérique latine dans le cadre de la vente de ses activités européennes.

Le constructeur américain a jusqu'au 1er juin, date butoir fixée par l'administration Obama, pour se restructurer entièrement et trouver un accord avec ses créanciers et ses syndicats.

"Il est davantage probable que nous soyons contraints de réaliser nos objectifs dans le cadre d'un dépôt de bilan", a déclaré Henderson, avant d'ajouter qu'il y avait toujours une chance d'éviter la mise en faillite.

Selon Henderson, GM est prêt à déménager de Detroit, ville emblématique de l'automobile aux Etats-Unis.

Le départ du constructeur de Detroit constituerait un énorme coup dur pour l'agglomération nord-américaine, qui subit déjà le contre-coup du dépôt de bilan de Chrysler et des graves difficultés du secteur.

GM a acheté l'année dernière la tour en verre où est situé son siège pour 625 millions de dollars. Le constructeur, qui a été fondé il y a un siècle, occupe les locaux du Renaissance Center depuis 1996.

Henderson a par ailleurs déclaré que le groupe était prêt à rouvrir des négociations sur l'ensemble des points du plan de restructuration que conteste le syndicat UAW et précisé que des discussions étaient en cours.

Le syndicat s'oppose notamment à l'augmentation des importations de véhicules en provenance du Mexique et de Corée du Sud. Dans le cadre du projet actuel, 21.000 emplois supplémentaires seraient supprimés dans les usines américaines.

L'action GM a cédé 10,56% à 1,44 dollar lundi sur le New York Stock Exchange et pourrait à terme sortir de l'indice boursier Dow Jones.

Version française Dominique Rodriguez, Gwénaëlle Barzic et Stanislas Dembinski