CARACAS, 16 janvier (Reuters) - Le président vénézuélien Nicolas Maduro a procédé mercredi à un remaniement de son équipe économique et a promis de ne pas dévaluer le bolivar en 2014, malgré le développement d'un marché noir du dollar.

"Nous allons laisser le dollar à 6,3 (bolivars) toute l'année et largement au-delà", a-t-il déclaré lors de son discours annuel devant le Parlement.

La plupart des économistes jugent une dévaluation nécessaire pour corriger les déséquilibres de l'économie nationale. Au marché noir, le dollar atteint un cours jusqu'à dix fois supérieur à sa valeur nominale, ce qui alimente une inflation qui s'est élevée à 56,2% l'an dernier et entretient les pénuries.

Le chef de l'Etat, héritier de la révolution bolivarienne promue par son mentor et prédécesseur Hugo Chavez, a fait du redressement économique la première de ses priorités et a imputé la crise à la "guerre" financière que lui livrent ses adversaires capitalistes.

Il s'est engagé à réformer les mécanismes de change et a promis d'agir avec une "poigne de fer" contre ceux qui achètent massivement du dollar au cours officiel pour le revendre au marché noir.

Nicolas Maduro a par ailleurs créé la surprise en nommant le général Rodolfo Marco Torres, actuel secrétaire d'Etat chargé des Banques publiques, au poste de ministre des Finances. L'officier, qui a participé au coup d'Etat manqué de Chavez en 1992, succède à Nelson Merentes, qui retrouve la direction de la Banque centrale.

Le président a par ailleurs reconduit Rafael Ramirez, un fidèle de Chavez, à la tête de la PDVSA, la compagnie pétrolière nationale, et au poste de ministre de l'Energie. (Eyanir Chinea et Brian Ellsworth, Jean-Philippe Lefief pour le service français)