(Complété § 6 à 8 avec Conseil national de défense)

LE CAIRE, 4 août (Reuters) - Le Guide suprême des Frères musulmans et son adjoint, Mohamed Badie et Khairat el Chater, seront jugés à partir du 25 août pour divers crimes, dont incitation au meurtre lors des manifestations qui ont précédé le renversement du président islamiste Mohamed Morsi, a annoncé dimanche la justice égyptienne.

Selon l'agence de presse officielle Mena, le procureur général a également ordonné la mise en détention préventive pour une période de 15 jours de Rifaa el Tahtaoui, ancien secrétaire général de la présidence Morsi, et de son adjoint. Tous deux sont accusés pour incitation à la détention, torture et interrogatoire de manifestants en 2012.

Mohamed Badie, qui est libre de ses mouvements, ainsi que Khairat el Chater et un autre dirigeant de la confrérie, Rachad al Bayoumi, seront jugés en compagnie de trois autres personnes pour le meurtre d'au moins deux hommes lors de violences aux abords du siège cairote de la confrérie le 30 juin.

Le 4 juillet, des mandats d'arrestation ont été délivrés à l'encontre de Khairat el Chater et de Mohamed Badie pour incitation à la violence dans la mort d'au moins huit personnes lors d'une nuit de manifestation anti-Morsi.

Le chef de l'Etat déchu, déposé par l'armée le 3 juillet, est actuellement détenu dans un lieu tenu secret. Il est accusé de meurtre et d'une série d'autres crimes.

Par ailleurs, le Conseil national de défense a apporté son soutien aux efforts de médiation "visant à garantir les droits des citoyens quelle que soit leur affiliation et à empêcher que le sang ne coule, aussi longtemps que cela intervienne dans un laps de temps donné et limité".

Cette instance, dans laquelle siègent civils et militaires, n'a pas donné de date-butoir précise dans sa déclaration, publiée au lendemain des entretiens séparés de trois émissaires occidentaux avec des représentants du nouveau régime et de celui, déchu, de Mohamed Morsi.

L'armée a jeté les bases d'une "feuille de route" politique débouchant sur la tenue d'élections d'ici six mois environ et promis de restaurer un gouvernement civil. Les Frères musulmans ont rejeté ce plan de réconciliation nationale. (Shadia Nasralla et Angus MacSwan; Jean-Loup Fiévet pour le service français)