MADRID, 26 septembre (Reuters) - Les banques espagnoles apprendront vendredi, à l'occasion de la publication de l'audit de leur secteur d'activité, l'étendue des dommages causés par la crise de l'immobilier et ses 184 milliards d'euros de passif constitué pour une bonne part de créances douteuses.

L'audit des 14 banques qui représentent 90% du secteur bancaire espagnol livrera un besoin en capital de 55 à 60 milliards d'euros, selon une source proche du dossier.

Le ministre espagnol de l'Économie Luis de Guindos a de son côté déclaré que le déficit du secteur bancaire serait en ligne avec les estimations préliminaires. (Voir )

En juin, au terme d'un premier audit rapide réalisé par Oliver Wyman et Roland Berger, ce besoin avait été estimé à 62 milliards d'euros.

Le poids des dettes des banques espagnoles sur les finances du gouvernement central, couplé aux demande d'aide des gouvernements régionaux, ont poussé la quatrième puissance économique de la zone euro à solliciter une aide pour la recapitalisation de son secteur bancaire.

Les trois grandes banques espagnoles - BBVA, Santander et Caixabank - devraient s'en tirer sans avoir à augmenter leurs fonds propres.

La majorité de l'aide européenne - entre 40 et 45 milliards d'euros - sera consacrée à l'établissement ationalisé Bankia , à NovaGalicia, à Catalunya Caixa et à Banco de Valencia.

La grande inconnue concerne les besoins de Popular et de deux autres banques commerciales, Sabadell et Bankinter, et de quatre caisses d'épargne, à savoir Banco Mare Nostrum, Kutxabank, Ibercaja-Liberbank-Caja 3, Unicaja-CajaEspana/Duero.

Les besoins de ces sept établissements devraient au total se chiffrer à hauteur de 15 à 20 milliards d'euros dans l'aide européenne. Certains pourraient toutefois ne pas en avoir besoin.

La somme injectée finalement dépendra de la capacité de chaque banque à lever des fonds par elle-même et de la décote que les petits créanciers obligataires seront forcés d'accepter. Le prix auquel chaque actif sera transféré dans une structure de défaisance (Bad Bank) jouera également.

Le gouvernement a en effet dû créer une telle structure afin de se conformer aux conditions de l'aide accordée par l'Europe au secteur bancaire. (Voir ) (Jesus Aguado, avec Julien Toyer; Agathe Machecourt pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)