Zurich (awp) - Après une année 2021 particulièrement fructueuse, la guerre en Ukraine a généré des remous imprévus pour la place financière genevoise. Le secteur se déclare malgré tout "prudemment optimiste" pour 2022 et 2023, indique mardi la Fondation Genève place financière.

Certes, l'impact des sanctions contre la Russie est faible pour les acteurs de la finance genevoise, la clientèle russe étant "majoritairement" traitée depuis Zurich, indique l'organisation. Néanmoins, la déstabilisation des marchés boursiers entraînés par la guerre et ses conséquences, en particulier dans le secteur de l'énergie, incite à la prudence.

Au premier semestre 2022, les établissements bancaires ont majoritairement enregistré une hausse du bénéfice net, tandis que l'emploi est resté stable, voire en augmentation, selon les résultats de l'enquête conjoncturelle 2022-2023.

En distinguant les établissements par leur taille, un tiers des grandes banques (plus de 200 emplois) et un tiers des petites (entre 1 et 49 emplois) ont toutefois essuyé un repli supérieur à 3% de leur bénéfice net. Le segment du milieu (entre 50 et 200 emplois) s'en est mieux sorti, avec seulement 8,3% qui ont vu le bénéfice net perdre plus de 3%.

Parmi les gestionnaires de fortune indépendants, plus de la moitié (53,9%) ont déclaré avoir vu le bénéfice net chuter de plus de 3%.

Mais les placements ont souffert des remous boursiers: les actifs sous gestion ont ainsi essuyé une baisse en raison de la déstabilisation des marchés financiers. Plus de la moitié des grandes banques (53,3%) ont annoncé un repli de plus de 8% des actifs, tandis que les établissement de taille moyenne (18,2%) et petite (16,7%) ont été moins nombreux à rencontrer une telle contre-performance.

Les effectifs se sont globalement maintenus, les banques de petite et de moyenne taille ayant même vu créer de nouveaux postes. Moins de 20% des établissements, toute taille confondu, ont essuyé une baisse de leur effectif de plus de 3%.

Sur le volet de l'attractivité fiscale, les auteurs du rapport ne cachent pas leur inquiétude face au "tsunami de projets de lois et d'initiatives à caractère fiscal", créant "un climat d'incertitude néfaste à l'attractivité" du canton du bout du lac.

En tout, le secteur financier génère 37'900 emplois et pèse pour 12,4% du PIB cantonal genevois.

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