La traditionnelle procession de la Via Crucis au Colisée de Rome s'était embourbée dans la controverse en début de semaine lorsque le programme a montré que les deux amis, une infirmière et un étudiant infirmier dans un hôpital de Rome, y participeraient.

Le service aux chandelles comprend les 14 stations du chemin de croix, étapes entre la condamnation de Jésus à mort et son enterrement. Il est souvent personnalisé de sorte que ceux qui portent la croix d'une station à l'autre reflètent les événements mondiaux.

L'archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk, chef de l'Église catholique ukrainienne de rite byzantin, a qualifié leur inclusion d'inopportune et d'ambiguë car elle ne "tient pas compte du contexte de l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine".

Le texte original de la méditation que les deux femmes avaient écrite parlait de mort, de perte de valeurs, de rage, de résignation et de réconciliation malgré les bombardements.

M. Shevchuk a déclaré que le texte, qui avait été approuvé par le Vatican, était "incohérent et même offensant, surtout dans le contexte de la deuxième attaque attendue, encore plus sanglante, des troupes russes sur nos villes et villages".

L'ambassadeur d'Ukraine au Vatican, Andrii Yurash, a également exprimé son malaise.

Vendredi soir, le texte original de quelque 200 mots a été remplacé par deux phrases : "Face à la mort, le silence est le plus éloquent des mots. Mettons-nous tous en pause dans une prière silencieuse et que chacun prie dans son cœur pour la paix dans le monde".

La foule de plusieurs milliers de personnes s'est ensuite tue pendant à peu près le temps qu'il aurait fallu pour lire la méditation originale, plus longue.

François s'est assis et a regardé la procession assis sur une chaise blanche.

Dans sa propre prière finale, il a demandé à Dieu de permettre "aux adversaires de se serrer la main pour qu'ils puissent goûter au pardon mutuel, de désarmer la main levée par un frère contre un frère, afin que la concorde puisse jaillir de là où il y a maintenant de la haine".

Depuis le début de la guerre, François n'a mentionné explicitement la Russie que dans des prières, comme lors d'un événement mondial spécial pour la paix le 25 mars. Mais il a clairement exprimé son opposition aux actions de la Russie, en utilisant les mots invasion, agression et atrocités.

Moscou qualifie ses actions en Ukraine d'"opération militaire spéciale" destinée non pas à occuper un territoire mais à démilitariser et "dénazifier" le pays. François a implicitement rejeté cette définition.

La guerre en Ukraine devrait continuer à jeter une ombre sur les activités restantes de la Semaine sainte du pape.

Samedi soir, François dirigera une messe de la Vigile pascale dans la basilique.

Le dimanche de Pâques, le jour le plus important du calendrier liturgique chrétien, il dira la messe sur la place Saint-Pierre, puis délivrera son message et sa bénédiction semestriels "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde).