par Maria Sheahan

Et les images de blindés, de grenades lacrymogènes et d'affrontements qui tournent en boucle sur les télévisions devraient inévitablement réduire les projets de voyage en Egypte des touristes européens.

Mais il n'est pas certain que ce déclin sera durable. En novembre 1997, lorsqu'un commando islamiste avait tué 58 touristes et quatre Egyptiens sur le site du temple d'Hatchepsout, près de Louxor, le tourisme s'était effondré mais avait repris dans des délais relativement courts.

Les attentats du 11 septembre 2001, la seconde intifada palestinienne et une série d'attentats commis entre 2004 et 2006 dans des stations balnéaires du Sinaï ont tous conduit à un recul temporaire des séjours touristiques en Egypte.

Mais au total, la tendance observée sur les dix dernières années est à la hausse. En 2009, l'Egypte a accueilli quelque 12,5 millions de touristes, générant 10,8 milliards de dollars de revenus (environ 8 milliards d'euros).

Le secteur du tourisme est l'une des principales sources de rentrées de devises étrangères, pèse plus de 11% du PIB égyptien et constitue un gisement d'emplois bienvenu dans un pays marqué par un taux de chômage élevé.

Face à la contestation du régime d'Hosni Moubarak et avec l'entrée en vigueur, vendredi soir, d'un couvre-feu, plusieurs gouvernements étrangers ont conseillé à leurs ressortissants d'éviter de se rendre en Egypte.

La compagnie aérienne Air France a modifié son programme de vols pour s'adapter aux heures du couvre-feu. Un de ses vols qui devait atterrir au Caire vendredi en fin d'après-midi a été dérouté vers Beyrouth, au Liban. Il est reparti pour Le Caire samedi matin. Et le vol quotidien d'Air France Paris-Le Caire de samedi a été reporté à dimanche.

En Allemagne, la Lufthansa a annulé ses vols prévus samedi à destination de la capitale égyptienne. Un avion de la BMI, filiale de la Lufthansa, a fait demi-tour et a regagné Londres samedi. British Airways a annoncé de son côté l'envoi d'un vol supplémentaire pour évacuer des touristes.

En dehors des grands centres urbains que sont Le Caire, Alexandrie ou Suez, la contestation semble en revanche moins forte.

Les voyagistes TUI Travel et Thomas Cook n'ont pour l'heure pas modifié leurs séjours sur les bords de la mer Rouge, comme Hourghada et Charm El-Cheikh. "Nos représentants en Egypte nous disent que tout est calme dans ces régions de vacances et que nos clients passent des vacances tranquilles", a dit une porte-parole de TUI en Allemagne.

Thomas Cook a en revanche annulé la partie cairote de certains de ses séjours itinérants.

Henri-Pierre André pour le service français