L'indice PMI "flash" des services dans la zone euro, indicateur avancé de l'activité chaque mois, a progressé à 46,6 en avril contre 46,4 en mars, tout en restant sous la barre de 50 qui sépare contraction et expansion.

Ce chiffre est conforme aux attentes des économistes mais Markit se refuse à tout excès d'optimisme compte tenu de la baisse surprise des données allemandes.

"Auparavant, c'était l'Allemagne qui enregistrait une hausse de son activité alors que d'autres pays - en particulier la France, l'Italie et l'Espagne - étaient en recul", a relevé Chris Williamson, économiste en chef de Markit.

"Maintenant aux contractions à l'?uvre dans ces pays s'ajoute celle de la première puissance économique de la région, ce qui va forcément peser sur la croissance."

En France, le secteur privé avait enduré en mars son mois le plus difficile depuis la récession de 2009. En avril, l'indice PMI composite flash, qui combine l'industrie et les services, est nettement remonté (à 44,2 après 41,9) tout en restant nettement en deçà du seuil de 50. Et sa publication a coïncidé avec l'annonce d'une dégradation du climat des affaires calculé par l'Insee.

En Allemagne, l'indice PMI composite a reculé à 48,8 en version flash, sous les 50 pour la première fois depuis novembre, après 51,0 en mars.

Selon Chris Williamson, cette dégradation inattendue porte le risque d'une accélération de baisse d'activité dans la zone euro, dont le produit intérieur brut s'est contracté de 0,6% au dernier trimestre 2012 par rapport aux trois mois précédents.

RÉDUCTIONS D'EFFECTIFS

Les enquêtes PMI montrent que la confiance des prestataires de services a reculé à son plus bas niveau de l'année, avec un sous-indice à 55,7 dans la zone euro contre 56,2 en mars.

En Allemagne, cet indicateur avancé de la confiance à l'horizon d'un an a chuté à 53,7 contre 58,8, une baisse que les sociétés de services ont imputée à la crise de la dette dans la zone euro et à des annulations de projets.

Dans les deux cas toutefois, ces perspectives restent favorables dans l'ensemble, mais la baisse de la confiance et la dégradation des indices PMI en Allemagne vont alimenter les conjectures sur un abaissement des taux de la Banque centrale européenne à l'occasion de sa réunion monétaire du 2 mai.

L'industrie, de son côté, a continué de souffrir avec un indice PMI manufacturier qui a reculé à 46,5 dans la zone euro contre 46,8 en mars, à son plus bas niveau depuis le début de l'année.

Le sous-indice des prises de commandes est lui tombé à son plus bas depuis décembre, à 44,9 contre 45,3 en mars, éloignant toute perspective de reprise rapide.

En Allemagne, le PMI manufacturier est tombé à 47,9, au plus bas depuis décembre, alors que les économistes attendaient en moyenne une stabilité à 49,0. En France, il a légèrement monté à 44,4 après 44,0 en mars.

L'indice composite de la zone euro s'est maintenu à 46,5 en avril mais l'enquête de Markit montre que les réductions d'effectifs se sont accélérées après un ralentissement en mars.

"Il est absolument évident que la crise de la dette pèse lourdement sur la confiance des ménages et des entreprises", a observé Chris Williamson. "Il y a un manque de clarté quant aux perspectives et cette incertitude, tant qu'elle persistera, constituera un vrai frein à la reprise."

Véronique Tison et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Andy Bruce