Le sentiment a aussi été soutenu par des informations selon lesquelles le gouvernement pourrait jouer un rôle accru dans la supervision financière après une série de faux-pas des divers régulateurs existants.

L'indice CSI300 des principales valeurs cotées à Shanghai et Shenzhen a progressé de 0,73% à 3.215,71 points, après un point bas à 3.174 en début de séance. Le composite de Shanghai a pris 0,21% à 3.023,10 points.

A Hong Kong, où la clôture est à 8h00 GMT, l'indice Hang Seng a en revanche cédé ses gains pour s'inscrire en baisse de 0,75% en fin de séance.

Les marchés boursiers chinois avaient perdu 10% la semaine dernière et encore 5% lundi.

Les autorités de Pékin ont relevé pour le troisième jour consécutif le cours pivot de la monnaie nationale, à 6,5628 pour un dollar contre 6,5626 la veille.

Le yuan "onshore" s'est tassé à 6,5733 pour un dollar sur le marché spot mais le yuan "offshore" a regagné jusqu'à 180 points de base à 6,5660, recréant un écart qui la semaine dernière avait menacé de s'inverser.

Selon les analystes, les achats massifs de yuans "offshore" réalisés par les banques publiques, à la demande de la banque centrale, avaient tellement asséché les liquidités que l'écart avec le yuan "onshore" s'est brièvement résorbé, alors qu'il dépassait 2% la semaine dernière, ce qui compliquait la tâche des autorités de Pékin pour contrôler les fuites de capitaux.

"La puissance de cette intervention (de la BPC) semble avoir atteint le niveau d'une 'arme nucléaire' et elle est comparable aux mesures prises par d'autres banques centrales quand elles ont dû lutter contre des spéculateurs internationaux, comme George Soros", a déclaré un intervenant d'une banque européenne à Shanghai.

CONTRÔLE ACCRU DU GOUVERNEMENT

Le sentiment que les autorités chinoises naviguaient à vue en matière monétaire a alimenté l'instabilité des marchés la semaine dernière.

Pour rassurer les investisseurs, qui gardent aussi un mauvais souvenir de la gestion du krach boursier chinois de l'été dernier, le Conseil des affaires d'Etat a mis en place un groupe de travail, présidé par le secrétaire général adjoint Xiao Jie, afin de renforcer la supervision du système financier par le gouvernement, a déclaré une source proche de la direction du pays.

Ma Jun, chef économiste de la BPC, a de son côté indiqué lundi que la banque centrale entendait défendre la stabilité du yuan face à un panier de devises, et l'autoriser par conséquent à flotter davantage par rapport au dollar.

Le numéro deux du principal organe de politique économique et financière du Parti communiste chinois, Han Jun, a jugé quant à lui "ridicule" et "impossible" une accentuation de la dépréciation de la monnaie nationale.

Ajoutant sa voix au concert des déclarations se voulant rassurantes, le porte-parole de la Commission nationale pour la réforme et le développement, Li Pumin, a assuré mardi que l'économie chinoise avait tenu en 2015 son objectif de 7% de croissance.

Les chiffres officiels du produit intérieur brut (PIB) du quatrième trimestre et de l'ensemble de l'année seront connus dans une semaine.

D'ici là, les marchés réagiront mercredi aux données du commerce extérieur de décembre.

Pour l'agence Fitch, le gouvernement est confronté à un "dilemme de plus en plus aigu entre le besoin de maintenir des taux bas pour aider l'économie à gérer le poids de la dette et une pression à la baisse sur le yuan et les réserves de change".

(Pete Sweeney et Lu Jianxin; Tangi Salaün et Véronique Tison pour le service français)