L'ouverture en repli de Wall Street a conforté la tendance baissière dans l'après-midi, même si les indices américains réduisaient un peu leurs pertes au moment de la clôture européenne.

À Paris, l'indice CAC 40 a perdu 54,71 points ou 1,43% à 3.774,85 points. À Francfort, le Dax a cédé 0,87% et, à Londres, le FTSE a reculé de 0,69%.

La Bourse de Milan a cédé 0,5% et la Bourse de Madrid 0,77%.

L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 accuse une perte de 0,92% et l'EuroFirst 300 a abandonné 0,70%, en route pour sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis novembre.

Le secteur automobile, sensible à la nervosité du marché, a fortement reculé avec une baisse de 2,2% de son indice sectoriel, tout comme le secteur de la chimie (-1,84%) après un avertissement de l'allemand Lanxess (-5,95%) sur ses résultats.

Renault (-5,08%) a accusé la plus forte baisse du CAC 40, devant Pernod Ricard (-4,43%) qui a fait état d'une activité plus modérée que l'an dernier à l'occasion du Nouvel An chinois.

Les banques, en revanche, n'ont que modérément reculé.

Au moment de la clôture européenne, le Dow Jones cédait 0,36% à New York.

Le marché continue de suivre la situation à Chypre avec la crainte d'une crise majeure susceptible de déborder sur les autres économies périphériques de la zone euro. L'Union européenne a sommé Nicosie de hâter le pas pour trouver une solution qui conviendra à ses partenaires, faute de quoi le pays risquera un effondrement de son système bancaire qui le bouterait hors de la zone euro.

Dans la matinée, les indices Markit ont également pesé sur la tendance. Plus que l'indice d'ensemble de la zone euro, c'est le ralentissement de l'activité manufacturière en Allemagne qui inquiète les investisseurs : l'indice PMI manufacturier y a reculé à 48,9 contre 50,5 prévu et 50,3 en février.

Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, relativise toutefois cette déception en notant qu'un bon indice Ifo du climat des affaires, vendredi, pourrait inverser la tendance.

"Les marchés ont été un peu surpris et il y a eu des prises de bénéfice après la belle hausse d'hier. Mais si on a bon indice Ifo demain, le marché repartira à la hausse", dit-il.

La baisse des cours a du reste été limitée par de bons indicateurs d'activité manufacturière en Chine publiés en début de journée et par l'engagement de la Réserve fédérale à prolonger sa politique monétaire ultra-accommodante aux Etats-Unis.

L'euro est retombé vers 1,29 dollar dans la crainte de voir la crise de la zone euro se raviver. Il se traitait en fin de journée à 1,2910, en repli de 0,17% sur la séance.

Sur le marché obligataire, les Bunds sont repartis à la hausse à la faveur du retrait des Bourses et des incertitudes concernant Chypre.

"Le marché essaye d'en faire peu de cas mais si un pays se voyait obligé de quitter la zone euro, ce serait quand même une grosse affaire", dit un trader.

Les tensions à Chypre n'ont pas empêché l'Espagne d'adjuger jeudi pour 4,5 milliards d'euros d'obligations avec un coût de financement en baisse.

Sur le marché pétrolier, les futures sur le Brent sont repassés sous les 108 dollars le baril, affectés par la crise chypriote et les indicateurs décevants de la zone euro qui font craindre pour la demande mondiale. Le contrat mai sur le Brent se négociait à 107,84 à la clôture européenne, en baisse de 0,81% sur la journée. Véronique Tison pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten