À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,46% à 4.450,14 points vers 10h35. À Francfort, le Dax cède 0,52% et, à Londres, le FTSE recule de 0,85%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,67%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,49% et le Stoxx 600 0,66%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,25% à 0,35% selon les indices, en attendant la production industrielle de septembre qui sera publiée juste avant le début de séance.

L'attrait des actifs à risque est limité depuis quelques semaines par l'incertitude concernant les politiques monétaires des banques centrales, l'approche de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et les inquiétudes concernant la santé des banques allemandes et italiennes.

Le rendement de l'obligation du Trésor américain à 10 ans a franchi la barre de 1,8% et celui du Bund allemand a atteint ses plus hauts niveaux depuis le référendum du 23 juin sur le Brexit. Les craintes d'un "hard Brexit" exercent également une pression à la hausse sur les gilts britanniques.

Dans le même temps, des signes de reprise de l'inflation se font enfin sentir et les investisseurs ont le sentiment que les banques centrales pourraient la laisser s'accélérer au-delà de l'objectif de 2%, comme l'a laissé entendre la présidente de la Réserve fédérale américaine vendredi.

Outre les résultats trimestriels qui ont débuté avec les banques américaines la semaine dernière, le marché sera attentif au PIB chinois du troisième trimestre mercredi, puis à la réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne jeudi.

La BCE pourrait débattre de modifications techniques à apporter à son programme de rachat d'actifs mais devrait renvoyer une décision à sa réunion de décembre, au cours de laquelle il sera aussi question de la prolongation du programme, selon des sources proches des délibérations.

Quant à la croissance chinoise, elle est attendue à 6,7%, comme au deuxième trimestre mais à son rythme le plus bas depuis la crise financière.

Les banques (-0,13%), assureurs (-0,27%), télécoms (-0,26%) et ressources de base (-0,02%) résistent le mieux en Europe.

En revanche, Pearson chute de 11,2% et pèse sur l'indice des médias (-1,2%), qui accuse le plus net repli sectoriel. Le numéro un mondial de l'éducation a fait état de ventes trimestrielles inférieures aux attentes sans pour autant revoir en baisse ses prévisions annuelles.

Sur le marché des changes, le dollar, qui s'est raffermi de 2,5% en deux semaines face à un panier de devises de référence, se maintient autour de ses plus hauts niveaux depuis le 10 mars.

De son côté, l'euro s'apprécie avant la réunion de la BCE dans un contexte de spéculations selon lesquelles les responsables de la politique monétaire commencent à envisager de limiter les injections de liquidités l'an prochain.

Sur le front du pétrole, le baril de Brent se stabilise autour de 52 dollars après quatre semaines de hausse d'affilée, dans un contexte de dollar ferme et d'augmentation du nombre de forages actifs aux Etats-Unis.

Certains investisseurs craignent par ailleurs que l'appétit pour le risque ne soit affecté par l'offensive pour reprendre Mossoul en Irak aux djihadistes de l'Etat islamique (EI) qui en ont fait leur fief en juin 2014.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)