La devise américaine a touché un pic de six mois face au yen, portée notamment par un net rebond de l'indice PMI de l'activité manufacturière en novembre aux Etats-Unis, à un plus haut de 20 mois.

Cet indicateur a relancé les craintes d'un ralentissement du plan de rachats d'actifs de la Fed dès janvier plutôt qu'en mars. Ces injections massives de liquidités ont dopé les marchés, ayant très largement contribué à la hausse de près de 15% des actions européennes depuis le début de l'année.

À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,64% à 4.258,22 points vers 9h30. À Francfort, le Dax cède 0,08% et à Londres, le FTSE perd 0,26%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 abandonne 0,25%.

"Les chiffres américains soulèvent la crainte que le ralentissement du rythme des achats d'actifs se produise plus tôt que ne l'anticipaient de nombreux intervenants et cela crée de l'incertitude sur les marchés, les intervenants se demandant quelle sera la réaction à une réduction du soutien de la Fed", note Lee Armitage, trader chez Accendo Markets.

Orange perd 2,5%, plus forte baisse du CAC 40, après l'annonce par Free (Iliad) de son intention d'inclure la 4G dans son forfait mobile Free en maintenant son prix inchangé et sans engagement. Bouygues (-1%) et Vivendi (-0,9%) cèdent également du terrain.

Parmi les valeurs financières, Axa prend 1,3%, plus forte hausse de l'EuroStoxx 50, soutenue par Barclays, qui est passée de "sous-pondérer" à "surpondérer" sur le titre ce matin, tandis que Nomura, qui a changé ses recommandations sur une série de banques européennes, pèse sur BNP Paribas (-0,9%) et soutient Crédit agricole (+0,7%).

Les valeurs chinoises ont perdu du terrain ce matin après un indice officiel des directeurs d'achats (PMI) des services qui a légèrement reculé en novembre, à 56,0 contre un pic de 13 mois de 56,3 en octobre.

Sur le marché des changes, le yen évolue près de ses plus bas de six mois face au dollar et de cinq ans face à l'euro, affaibli par des conjectures voulant que la Banque du Japon (BoJ) intensifie encore un plan de soutien à l'économie déjà de grande ampleur.

Le Brent se maintient autour de la barre des 111,50 dollars le baril après sa progression de la veille à la faveur des bons indicateurs américains et chinois, tandis que l'or se stabilise à la suite d'une chute de 2,6% dans la nuit.

Même si l'agenda est peu chargé en termes d'indicateurs économiques ce mardi, ils seront légion tout au long de la semaine, avec un point culminant prévu vendredi, jour de la publication des chiffres de l'emploi mensuels aux Etats-Unis, l'une des statistiques les plus attendues par le marché.

Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat