Mario Draghi a déclaré jeudi que l'appréciation de l'euro était un signe du retour de la confiance dans la devise européenne, tout en ajoutant que la BCE surveillerait "l'impact de la hausse de la monnaie unique sur l'économie".

De bons chiffres sur le commerce extérieur des Etats-Unis, de la Chine et de l'Allemagne ont également soutenu les marchés d'actions.

"La BCE a eu un impact important sur l'euro-dollar et les bons chiffres chinois que nous avons eu ont aidé à soutenir les actions", souligne Aline Schuiling, économiste d'ABN Amro.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 1,35% à 3.649,50 points. Le Footsie britannique a pris 0,57% et le Dax allemand 0,81% tandis que l'indice EuroStoxx 50 a regagné 1,25%, tiré notamment par les Bourses de Paris et Madrid (+2,0%).

Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 a néanmoins perdu 3,29%. L'indice phare de la Bourse de Paris a effacé sa progression depuis le début de l'année (-1,1%).

Aux valeurs, les bancaires en Europe mènent le rebond, avec un gain de 2,76% de leur indice sectoriel, avec l'automobile, qui a gagné 2,48%. Crédit agricole a repris 6,92%, BBVA 4,45%, Michelin 3,03% et Daimler 3,07%.

A Paris, le titre PSA a fini en hausse de 1,96%, après une séance en yo-yo, porté par des anticipations de soutien de l'Etat au constructeur automobile après l'annonce jeudi soir de dépréciations massives qui viendront alourdir ses pertes en 2012.

Sanofi (+3,68%) a quasiment effacé ses pertes de jeudi liées à un recul des profits en 2012 sous le poids des pertes des brevets de ses grands médicaments.

Sur le marché des changes, le yen se redresse après des déclarations du ministre des Finances japonais, jugeant sa récente dévaluation exagérée, et dans l'incertitude autour de la politique monétaire que mènera le prochain président de la Banque du Japon, qui prendra ses fonctions le 19 mars. L'euro a perdu jusqu'à 1,5% face au yen et le dollar plus de 1%, avant que les deux devises réduisent leurs pertes vis-à-vis de la devise nippone.

L'euro reste plombé par les déclarations de Mario Draghi jeudi et se traite sous la barre de 1,3370 dollar et pas loin de son plus bas niveau des deux dernières semaines, à 1,3359 dollar.

Les rendement des obligations irlandaises à 10 ans ont retrouvé leurs niveaux d'avant le début de la crise en 2007, au-dessous des taux italiens, à la suite d'un accord historique avec la BCE pour alléger la charge de la dette du pays.

Les rendements des obligations à 10 ans espagnoles se sont légèrement détendus au lendemain d'une adjudication réussie du Trésor, mais le sentiment vis-à-vis de la dette du pays reste fragile le président du gouvernement étant confronté affaire de corruption.

La légère détente des rendements de la dette à long terme italienne reste également fragile en attendant le résultat du scrutin des 24 et 25 février.

Sur le front du pétrole, le Brent accélère sa hausse vers les 119 dollars le baril, tiré par les bons indicateurs du commerce, notamment en Chine, et les tensions accrues au Moyen-Orient.

Par ailleurs, les dirigeants européens ont conclu vendredi, après 24 heures de négociations, un accord sur leur budget 2014-2020, en baisse pour la première fois, confirmant l'entrée des institutions européennes dans une austérité qui a gagné tout le continent.

Juliette Rouillon pour le service français