Les Bourses européennes, soutenues aussi par plusieurs opérations de fusions et acquisitions, se distinguent ainsi des places asiatiques, qui ont terminé en forte baisse en raison de la hausse du yen et d'une statistique manufacturière chinoise attendue faible. La Bourse de Tokyo a perdu 3,32% et celle de Shanghai 1,7%.

Dans les premiers échanges, l'indice parisien CAC 40 avance de 0,52% à 3.989,29 points, tandis que le FTSE londonien prend 0,61% et le Dax allemand 0,62%. L'indice Euro Stoxx 50 avance de 0,44% et l'Eurofirst 300 progresse de 0,44%.

La Réserve fédérale, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre tiennent toutes les trois réunion cette semaine. La Fed se réunira mardi et mercredi et les marchés veulent en savoir plus sur le calendrier projeté pour dénouer son programme d'assouplissement quantitatif (QE3), qui en est à sa troisième déclinaison et représente actuellement 85 milliards de dollars d'obligations rachetées par mois.

"Les marchés attendent plus des indications que de réels changements pour ce qui concerne les politiques monétaires. Evidemment c'est surtout le dénouement du QE3 qui aura toutes les attentions mais nous continuons de croire qu'il faudra plus de données avant le passage à l'acte, surtout avec la statistique de l'emploi qui sera publiée vendredi", dit Mike Van Dulken (Accendo Markets).

"Les fusions et acquisitions rehaussent l'optimisme après le rapprochement Publicis-Omnicom ce week-end et la transaction Perrigo-Elan ce matin. La faiblesse des indicateurs chinois après le tout dernier PIB entretiendra sans doute le débat sur le ralentissement".

"Beaucoup de fusions et acquisitions, ce qui soutient le marché, mais le problème c'est que ca ne dure jamais très longtemps. Je suis relativement prudent actuellement, le marché a bien monté", tempère toutefois Philippe de Vandière chez Altedia Investment Consulting à Paris. "C'est vrai qu'on n'a pas vraiment eu de grosses mauvaises surprises dans les résultats d'entreprises mais maintenant il n'y a pas de catalyseur positif pour la suite et on voit beaucoup d'investisseurs prendre des positions défensives dans leurs portefeuilles".

Les champions français et américain de la publicité Publicis et Omnicom ont annoncé dimanche un projet de fusion permettant de créer le numéro un mondial du secteur devant le britannique WPP.

La cotation de Publicis sera retardée exceptionnellement lundi à 15h30 (heure de Paris) pour coïncider avec l'ouverture de celle de d'Omnicom à New York. Dans l'intervalle, Havas prend 5,3% et le concurrent britannique WPP 3,2%.

Le génériqueur américain Perrigo a annoncé lundi une OPA amicale de 8,6 milliards de dollars (6,5 milliards d'euros) sur le laboratoire irlandais Elan, qui s'était mis en vente le mois dernier. Elan a pris 7,7% dès l'ouverture à Dublin et gagnait 8,8% dans les premiers échanges.

Essilor gagne 3,6% à Paris en réaction à un accord passé avec PPG pour acquérir 51% du capital de Transitions Optical, leader mondial des verres à teinte variable qu'il codétient avec le groupe américain, pour un montant de 1,7 milliard de dollars.

Comme aux Etats-Unis et en Asie, la "saison" des résultats bat son plein en Europe. Selon des données Thomson Reuters StarMine, sur 35% des entreprises de l'indice Stoxx Europe 600 qui ont déjà publié leurs trimestriels, 55% ont atteint ou battu le consensus du bénéfice. Aux Etats-Unis, 52% des sociétés de l'indice S&P-500 ont publié leurs comptes et 73% ont atteint ou battu le consensus.

Danone gagne 2,7% après avoir annoncé lundi des résultats soutenus par le dynamisme des pays émergents alors qu'en Europe la baisse des ventes s'est révélée moins marquée au deuxième trimestre grâce aux premiers effets des mesures décidées par le groupe.

Siemens gagne 1,43%. Le conglomérat industriel allemand a débarqué ce week-end son président du directoire Peter Löscher, quatre ans avant la fin de son mandat, à la suite d'un deuxième avertissement sur résultats depuis le début de l'année.

La poursuite d'une politique monétaire généreuse par la Fed - et le fait qu'elle risque fort de la reconduire cette semaine - a plombé le dollar en Asie mais il était peu changé contre la monnaie nippone en Europe et progressait face à l'euro.

L'indice du dollar a perdu 1,2% la semaine dernière, sa troisième perte hebdomadaire consécutive. Cet indice se tient tout juste au-dessus d'un important seuil de soutien et si celui-ci est enfoncé, le repli du dollar risque de s'accentuer sur des ordres stop.

Sur le marché pétrolier, les futures sur le Brent sont en léger recul mais restent au-dessus des 107 dollars le baril, l'évolution du dollar et les craintes de perturbations des approvisionnements en provenance de Mer du Nord constituant un élément de soutien.

L'or se replie après un gain de 9% en trois semaines.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, avec la contribution de Blaise Robinson, édité par Véronique Tison