Dans un climat qui reste très incertain tant du point de vue financier qu'économique, les investisseurs ont tendance à engranger leurs bénéfices dès le moindre rebond.

Selon les contrats à terme américains, l'indice Dow Jones et le Nasdaq Composite devaient tous deux ouvrir en baisse après son fort rebond de jeudi soir, lui-même consécutif à de fortes baisses mardi et mercredi après la flambée de lundi.

En Europe à la mi-journée, l'indice CAC 40, qui avait rebondi de plus de 4% dans les premiers échanges après avoir chuté de 12% en deux jours, ne gagnait plus que 1,2%.

Les autres grandes places européennes réduisaient aussi leur avance, Londres avançait 0,9% et Francfort de 1,1%. L'EuroStoxx 50 prenait 1,4% et l'EuroFirst 300 1,2%.

Tandis que les valeurs jugées défensives comme les distributeurs Carrefour ou Casino gagnaient du terrain, les bancaires reculaient légèrement (-0,1%), reflet de l'incertitude sur leur état de santé.

Le groupe Caisse d'Epargne, non côté en Bourse, a annoncé vendredi une perte de trading de 600 millions d'euros liée à un "important incident de marché" dans son l'activité dérivés actions, rappelant celle de 4,9 milliards de la Société générale en début d'année et imputée au trader Jérôme Kerviel.

WARREN BUFFET ACHÈTE CONTRE LA TENDANCE

Un porte-parole du ministère de l'Economie a déclaré qu'à la suite des pertes de trading accusées par les Caisses d'Epargne, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait demandé à la Commission bancaire de lancer "immédiatement" une mission de contrôle dans tous les établissements bancaires.

La Bourse de Moscou était elle à son plus bas depuis juin 2005, les investisseurs locaux ayant été pénalisés par une vague d'appels de marge, selon des traders.

Les atermoiements sont également de mise en Asie où certaines Bourses ont terminé en hausse comme Tokyo et Shanghai, tandis que d'autres comme Singapour et Hong Kong ont terminé dans le rouge.

En Inde, la Bourse a fini en repli de 6,33%, au plus bas depuis la mi-2006. Dans ce grand pays émergent qui craint lui aussi la récession, la banque centrale pourrait abaisser le coût du crédit dès la semaine prochaine.

Certains signes sont toutefois de nature à rétablir la confiance. Le milliardaire américain Warren Buffett explique dans une tribune publiée dans le New York Times être en train d'acheter des actions américaines dans une optique de long terme, au nom de la règle qui veut qu'un investisseur boursier avisé agisse à l'inverse de la tendance générale.

Par ailleurs, le marché des emprunts obligataires d'entreprises pourrait redémarrer : le français GDF Suez prévoit d'émettre une émission en euros en deux tranches, première émission obligataire en Europe en cinq semaines.

Signe également d'une certaine détente dans la crise financière, le taux des prêts interbancaires en euros est en baisse vendredi pour le sixième jour d'affilée. C'est la première fois depuis janvier que les taux reculent pendant une période si longue.

Danielle Rouquié